Derniers numéros de la revue Mélusine
Mélusine n° 29
« Le surréalisme sans l’architecture »
« Le surréalisme sans la peinture » : ainsi s’intitulait, en 1973, une exposition de Marcel Mariën. Et c’est dans un esprit similaire qu’on lira le titre du présent recueil. Car d’architecture surréaliste, il n’en est pas, ou si peu que le sujet serait vite clos. Paradoxalement, c’est peut-être pourtant par cette absence même que le surréalisme trouve sa place en architecture. Fervents promoteurs de l’imagination contre le réel, de la révolte contre l’édification, les surréalistes n’en auront pas moins, par leurs élaborations imaginaires, posé un horizon qui, a posteriori, apparaît comme le négatif parfait du modernisme architectural. Ils auront encore, par leur regard électif, établi une sorte de contre-tradition architecturale, qui passe évidemmment par Gaudi et le Facteur Cheval, mais remonte aussi bien plus loin dans le passé. Le poids de cette tradition, l’élan vers cette utopie auront ainsi fondé une véritable exigence architecturale, qui devait, à partir des années soixante-dix, accompagner la progressive sortie de l’architecture des canons modernistes.
Accueillant architectes, littéraires comme historiens de l’art, ce volume aborde aussi bien l’approche surréaliste de l’architecture proprement dite (par Breton, Tzara, Bataille…) que la présence de l’architecture dans la littérature ou la peinture (De Chirico, Gracq, Magritte, Malkine, Mandiargues…), voire au cinéma, sans oublier les projets architecturaux en tant que tels (Matta, Kiesler, Marcel Jean, Doumayrou…). Attentif à l’architecture vue par les surréalistes, il s’arrête enfin sur l’héritage du mouvement au cœur de l’architecture, jusqu’aux perspectives les plus contemporaines (Internationale situationniste, Tschumi, Spuybroek…).
Contributions de Henri Béhar, Emmanuel Rubio, Anthony Vidler, Jean-Claude Blachère, Jérôme Duwa, Guy Doumayrou, Georges Sebbag, Robert Ponge, Nara Machado, Lise Chapuis, Frédérique Villermur, Pierre Hyppolite, Fabrice Flahutez, Pierre Taminiaux, Ramona Fotiade, Christophe Wall-Romana, Anne-Marie Amiot, Marcel Jean, Federico Neder, Pascal Billon-Grand, Bernard Tschumi, Stéphane Dawans.
Mélusine n° 28
« Le surréalisme en héritage, les avant-gardes après 1945 »
Colloque de Cerisy-la-Salle (du 2 au 12 août 2006)
« Le surréalisme, pourtant, a sa statue, ses dieux et sa mythologie, ses croix-de-feu et sa légende, ses recettes et ses dogmes, son patois, et rien n’est plus facile, pour les collectionneurs, que de le mesurer à un centimètre près : les statues sont les plus dociles des cadavres. » (Christian Dotremont)
« … dans l’occultisme ou l’alchimie, Breton n’a proposé que du bavardage insignifiant de sous-“souffleur” ou de sous-“non-initié” ; dans l’économie politique, il n’a produit que du sous-trotskysme invertébré. » (Isidore Isou)
« Breton, aujourd’hui c’est la faillite. Il y a trop longtemps que votre entreprise est déficitaire. Ce ne sont décidément pas vos associés qui vous sortiront de là. Ils ne savent même pas se tenir à table. » (Internationale Lettriste)
« Eux-mêmes, les Inconscients du Grand Truc, se survivent dans l’anodin, dans la belle humeur des amusements banalisés vers 1930. » (Guy Debord)
« Quel emmerdement que leur salon littéraire ! » (Roland Topor)
« Et que dire des petites queues de la comète surréaliste : brocante d’images, rêves désespérément interchangeables, clichés libertaires, calembours pénibles, sublimités d’éros riquiqui ? » (Christian Prigent)
Contributions de Henri Béhar, Jean-Pierre Bobillot, Myriam Boucharenc, Christophe Bourseiller, Stéphanie Caron, Bertrand Clavez, Fabien Danesi, Maria Doga, Boris Donné, Jérôme Duwa, Philippe Forest, Bénédicte Gorillot, Renée Mabin, Eric Monsinjon, René Passeron, Olivier Penot-la-Cassagne, Emmanuel Rubio, Robert Sabatier, Yalla Seddiki, Michèle Sicard.
Correspondance inédite entre André Breton, Paul Eluard, Georges Hugnet, Herbert Read.
L’illustration en couverture est l’œuvre de Jacqueline de Jong.