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Pékin, place Tiananmen : 4 juin 1989-4 juin 2009


Ayant récupéré des informations et des images sur le tard, j’ai décidé de mettre en ligne une nouvelle présentation du premier article consacré au massacre du 4 juin 1989.




Ai Weiwei: “Let Us Forget”


Let us forget about June 4th, forget this ordinary day. Life has taught us, under totalitarianism, every day is the same. Every day in a totalitarian society is one day, there is no ‘other day’, no ‘yesterday’ or ‘tomorrow’. We no longer need partial truth, we don’t need partial justice or partial fairness.

Without freedom of speech, without freedom of news, without freedom of elections, we are not people, we do not need to remember. Lacking the right to remember, we choose to forget.

Let us forget every instance of persecution, every instance of humiliation; every massacre and every cover-up, every lie, every time we are pushed down, every death. Forget every moment of suffering, then forget every moment of forgetting. This is all just so that they, like ‘men of honor’, might ridicule us.

Forget those soldiers who fired on civilians, those students whose bodies were crushed by the treads of tanks, the whistle and scream of bullets and blood on big streets and in the alleyways; a city and a Square without tears. Forget the interminable lies, the rulers hoping everyone has forgotten, forget their cowardess, their evil and ineptitude. We must forget, for they must be forgotten. Only when they’ve been forgotten can [we] exist. For the sake of existing, let us forget.






Oublions le 4 juin, oublions ce jour ordinaire. La vie nous a enseigné, sous le totalitarisme, que chaque jour est le même. Il n’y a pas d’« autre jour », d’« hier » ou de « demain ». Nous n’avons pas besoin de vérité partielle, pas besoin de justice partielle, pas besoin d’honnêteté partielle.

Sans liberté de parole, sans liberté d’information, sans élections libres, nous ne sommes pas un peuple, nous n’avons pas besoin de nous souvenir. N’ayant pas la possibilité de nous souvenir, nous avons choisi d’oublier.

Oublions chaque cas de persécution, chaque cas d’humiliation, chaque massacre et chaque tentative de le cacher, chaque mensonge, chaque mort. Oublier chaque moment de souffrance, et oublier chaque moment d’oubli. C’est ainsi que ces « hommes d’honneur » pourraient nous tourner en ridicule.

Oublions les soldats qui ont tiré sur les civils, les étudiants dont les corps ont été écrasés par les chenilles des chars, le sifflet des balles, le sang sur les grandes avenues et les contre-allées, une ville et une place sans larmes. Oublier les mensonges sans fin, les dirigeants qui espèrent que tout le monde a oublié, oublier leur lâcheté, leur caractère maléfique et inepte. Nous devons oublier car ils doivent être oubliés. Nous ne pourrons exister que lorsqu’ils auront été oubliés. Afin d’exister, nous devons oublier.





La traduction française du texte, réalisée à partir de l’anglais, vient du blog que Pierre Haski consacre à la Chine sur Rue89 : http://www.rue89.com/chinatown/2009/06/03/oublions-quand-un-artiste-chinois-tente-de-ne-pas-oublier-tiananmen

Je vous suggère surtout de vous rendre sur le blog de l’auteur du texte, Ai Weiwei, dont voici les coordonnées : http://blog.aiweiwei.com/ Outre celles que je montre ici, vous y trouverez de nombreuses autres photographies.



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