Pour Capucine

Tampons pour dataires. Gommes gravées à la main d’après Jarry, Vallotton, Peillet, l’Almanach Hachette, le catalogue de Manufrance et d’autres trucs ramassés je ne sais plus où.

Planche céphalorgique publiée dans les cahiers du Collège.
Ces tampons ont été réalisés dans le cadre de la Sous-Commission des Tampons du Collège de ’Pataphysique. Le rôle de cette institution a été défini très clairement par le Transcendant Satrape Raymond Queneau :
« Un tampon est un être invisible, imaginaire et fallacieux, qui guette les objets sans support matériel, et s’accroche à eux. Puis il vole vers la terre et les y dépose ; puis repart. On a ainsi l’illusion d’une chute, mais il n’est rien ; il n’y a là qu’une sorte de transport, je dirai même un mode de locomotion. Nous étudierons dans le cours supérieur les tampons spécialisés dans la chute des feuilles et ceux qui prennent la forme de l’âge et de la mort. »
Les ’pataphysiciens et les amis du collège peuvent se mettre en relation avec moi à le.tampographe@free.fr.
Je leur réserve un bon accueil et des tampons gratuits (et un coup de fusil entre les deux yeux au premier jeu de mot pourri. Le jeu de mot pourri est la plaie du Collège de ’Pataphysique, ça y est je l’ai dit, je me sens mieux, je hais Raymon Devos, je hais la poésie, je hais les magiciens des mots, rhaaaa ça fait du bien).

Je rafistole le Père Ubu en laine cardée que j’ai offert à Bernadette. J’aime beaucoup les travaux d’aiguille, j’ai appris à tricoter de bonne heure, essentiellement pour faire chier mon père qui me voyait déjà jouer deuxième ligne à l’Aviron Bayonnais.
Le tricot et la couture sont incompatibles avec le jeu à XV. Mon père m’a inscrit à l’école de rugby, où je me rendais tous les samedis avec le petit sac à dos que j’avais cousu moi-même. Mes camarades m’appelaient Pédé, Tapette, Fiotte, et crachaient de solides glaviots verts et blancs sur mes affaires quand j’avais le dos tourné. Ensuite ils allaient se doucher tous ensembles et se savonnaient lentement devant des messieurs du club qui venaient dans les vestaires pour repérer de nouveaux talents. On voyait clairement, à la bosse qui enflait sous leurs pantalons, qu’ils appréciaient véritablement la robuste jeunesse Basque aux fesses de montagnards naïvement luisantes de gel-douche.
Le résultat de mes efforts pour apprendre le point jersey et le crochet ne s’est pas fait attendre, on m’a retiré de l’école de rugby et j’ai eu la paix pour un moment.