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À la veille des élections régionales, relisez Octave Mirbeau !



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Les Temps nouveaux, Paris, 1922


« La Grève des électeurs »
Par Octave Mirbeau

Le Figaro du 28 novembre 1898

 

Une chose m’étonne prodigieusement — j’oserai dire qu’elle me stupéfie — c’est qu’à l’heure scientifique où j’écris, après les innombrables expériences, après les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France (comme ils disent à la Commission du budget) un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu’un ou de quelque chose. Quand on réfléchit un seul instant, ce surprenant phénomène n’est-il pas fait pour dérouter les philosophies les plus subtiles et confondre la raison ? (…)

 

Editions-du-Boucher.jpg

 

L’intégralité de l’article est à lire ici ou , et encore ici.
Un Pdf est disponible aux Éditions du Boucher ici, il comprend en outre le texte Prélude qui avait été publié dans la même brochure des Temps nouveaux (fondé par Jean Grave) où figurait La Grève des électeurs.
Une copie de l’original
de mauvaise qualité se trouve .

Vous pouvez entendre les deux textes et bien d’autres choses encore sur le site Littérature audio, c’est ici.

Le texte est en vente à L’Insomniaque et chez Allia.

La couverture des Temps nouveaux vient de Wikimedia Commons.

 

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L
<br /> Ce texte est fabuleux. Seulement je pense que nous sommes dans des circonstances très difficiles, néofascistes assez proches de la situation de la première période mussolinienne quand les<br /> futuristes se rallièrent, c'est-à-dire la question d'une émergence populaire petite bourgeoise réformiste et post-colonialiste de Sarko "de quoi il est le nom" qui ne supporte pas vraiment de ne<br /> pas réfléchir opportunément à la question de l'abstention.<br /> <br /> C'est trop glauque avant le pire. Je pense que Mirbeau lui, revenait de connaître le pire dont la république fut capable pour s'instituer contre des révolutionnaires qui étaient allés au taf corps<br /> et âme pour renverser l'empire (ce que les versaillais récupérant le pouvoir -- au prix des horreurs qu'on sait --, auraient été incapables de faire d'eux-mêmes...) ; il avait la mémoire de<br /> l'installation de la république sur les charniers de la Commune et les lynchages des communards par les lignards -- les mêmes gestes qu'on retrouve par les milices sous Pétain ; c'est qu'il est né<br /> en 1848, l'année des révolutions nationalistes européennes,et clairement quoiqu'en 1870 il ne fut pas encore "monté" à Paris, la semaine sanglante c'est en 1871, quand il arrive vers 1872 ce ne<br /> peut être que dans une ville encore marquée par l'horreur donc les actes répressifs ne sont pas achevés, avec beaucoup d'exilés, et des procès toujours en cours -- Louise Michel ne sera déportée<br /> qu'en 1873... l'école ne sera instituée qu'en 1879 (dans une version idéologique finaliste de ce qu'en avait mieux imaginé Vaillant avant d'être exilé)...<br /> <br /> 1898... on est encore en pleine affaire Dreyfus ! et bien sûr Mirbeau est anti-dreyfusard. Ce texte avait donc toutes les raisons pour un homme radical de gauche -- a fortiori anarchiste -- d'être<br /> sans nuance contre l'abstention.<br /> <br /> Aujourd'hui nous sommes dans un cadre démocratique où si l'on ne peut pas attendre de justice des compromis libéraux de la gauche, par contre on peut espérer une limite du liberticide renforcée par<br /> la traité de Lisbonne -- de la part de la gauche de la gauche comme lobby dans la gauche, en quelque sorte et non comme pouvoir puisque le pouvoir de la gauche est compromis avec le libéralisme ça<br /> fait déjà un lustre. Et puis, est-ce vraiment cela qui intéresse les réformes post démocratiques qui ont affecté tout le réseau symbolique de la loi en FR ? Non.<br /> <br /> Je pense que malgré toute mon admiration pour Mirbeau j'irai voter quand même, déplorant que le bulletin blanc ne nous ait été dérobé par Mitterrand au début de son premier mandat... Je ne voterai<br /> donc pas selon mes idées mais selon les rapports de force pervers instruits par ces élections, à gauche de la gauche socialiste -- cela va sans dire (on a un petit choix à faire entre trois par là<br /> sans y croire -- d'abord on ne serait pas d'accord avec leurs contenus;-) , choix lequel certes il ne mènera pas à grand chose sinon d'exprimer quelque chose -- pour empêcher les politiciens de<br /> rêver.<br /> <br /> A l'époque de Mirbeau l'idéologie révolutionnaire supposant la prise du pouvoir d'une façon ou d'une autre était endeuillée mais pas morte (il meurt en 1917) c'est au contraire le moment où ceux<br /> des socialistes révolutionnaires, qui ne votent pas, réfléchissent à s'armer pour ne pas être désarmés... et ça a du aller jusqu'à l'exclusion des menchéviques et là on commence à ne plus être<br /> d'accord même si c'était pour constituer le communisme comme un pouvoir de guerre capable d'affronter les ennemis de classe -- même les paysans à la louche d'ailleurs (etc.) ceuc-là mêmes qui<br /> devraient pourvoir à la production agricole pour nourrir le jeune état populaire, mais qui allaient donc devoir le faire comme des esclaves sous les ordres bureaucratiques.<br /> <br /> Aujourd'hui elle est morte (et j'avoue à juste titre quand à la réalisation de l'utopie qui est le comble du pervers parce que l'utopie c'est fait pour penser de façon critique le monde et pas pour<br /> la réaliser sinon elle se réalise en son contraire, non pas poétiquement, mais idéologiquement;-)<br /> <br /> La révolution aujourd'hui c'est tous les jours à notre insu qu'elle se produit du fait des choses, il faudrait commencer à y réfléchir autrement qu'en s'abstenant, car il y a plusieurs vitesses des<br /> événements et de la vie. Il y a les singularités et les contextes. Refuser d'être agissant dans le contexte alors qu'on émarge à la TVA et à la consommation qui nous a au tournant de toutes façons<br /> (sauf faute de monnaie) ce n'est pas une condition nécessaire ni suffisante.<br /> <br /> <br />
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