« Hippodrome de Compiègne : Eric Woerth avait été
averti de la sous-évaluation du domaine »
Le Monde du 2 août 2011
Trois services de l’État avaient averti l’ancien ministre du budget Eric Woerth de la sous-estimation de l’hippodrome de Compiègne, rapporte Le Canard enchaîné, documents à l’appui, mardi 2 août. Accusé d’avoir « bradé » le domaine à la société des courses de Compiègne pour un montant de 2,5 millions d’euros, Eric Woerth avait pourtant affirmé n’avoir « jamais connu d’autre évaluation ».
Les courriers du directeur de l’Office national des forêts, Bernard Gamblin, et du président de la commission pour la transparence des opérations immobilières de l’État, Philippe Dumas, avaient déjà été diffusés par l’hebdomadaire. Ces notes, rédigées en juillet 2009 et en mars 2010, précisent notamment que « la valeur réelle de ces terrains est au moins dix fois supérieure à l’estimation » faite par les fonctionnaires de France Domaine.
Un troisième courrier de Philippe Parini, directeur général des finances publiques, envoyé le 1er septembre 2009, insiste quant à lui sur le caractère indispensable d’un appel d’offres. Il note également qu’il est « indispensable de recourir à une expertise privée pour établir la valeur de ce bien ».
Le Canard enchaîné publie ces documents alors qu’Eric Woerth a annoncé début juillet son intention de déposer une plainte contre le journal pour diffamation. L’ancien ministre reproche en effet au journal satirique d’avoir écrit que l’hippodrome de Compiègne a été vendu « pour un prix préférentiel et sous-évalué ». Depuis le début de l’affaire, Eric Woerth affirme en effet n’avoir commis aucune erreur dans ce dossier. « Si j’avais à refaire ce que j’ai fait sur Compiègne, je le referais immédiatement aujourd’hui », avait déclaré l’ancien ministre du budget, lors d’une conférence, avant d’ajouter : « J’ai bien fait et je le referais tel quel. »
L’article donne de nombreux liens pour revenir au commencement de cette affaire.