L’ancien activiste italien Cesare Battisti pense qu’il restera au Brésil, même s’il a l’intention de revenir un jour en Italie, mais « pas avec les menottes », affirme-t-il dans un entretien au quotidien italien La Repubblica publié mercredi 25 novembre. « Franchement, je crois que, même pour [Silvio] Berlusconi, cette histoire n’a aucune importance. Je pense que je resterai au Brésil. Hormis quelques ministres fascistes, les autres resteront tranquilles », déclare-t-il dans cette interview réalisée dans sa prison de Brasilia.
Cesare Battisti a interrompu mardi sa grève de la faim entamée onze jours plus tôt, « une marque de confiance envers le président » Luiz Inacio Lula da Silva, qui doit rendre une décision sur son extradition. Sans jamais se prononcer expressément, le président Lula a laissé entendre qu’il était opposé à l’extradition de Battisti.
« Trente années après [les faits], je suis un trophée. C’est pour cela que l’on s’acharne en Italie. Il n’y a plus personne de cette époque en prison, et maintenant vous voulez que ce soit moi qui paye pour tout le monde », s’indigne M. Battisti. « Je l’ai répété tant de fois, j’ai été condamné par contumace sur la base de déclarations de repentis qui ont obtenu des remises de peine, explique-t-il. Je retournerai en Italie un jour ou l’autre, mais pas avec les menottes. »
Battisti, 54 ans, à qui le Brésil a octroyé, en janvier dernier, le statut de réfugié politique, a été accusé de quatre meurtres en Italie à la fin des années 1970 alors qu’il était membre des Prolétaires armés pour le communisme. Il a été condamné à perpétuité par contumace en Italie.
Dans un vote serré et controversé, la Cour suprême du Brésil a donné son feu vert, le 18 novembre, à l’extradition de Battisti vers l’Italie, mais a décidé dans le même temps qu’il revenait au chef de l’État de se prononcer en dernier ressort.
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