« En 1999, en France, nous sommes passés
très près d’une catastrophe similaire »
Entretien avec Bernard Laponche,
physicien nucléaire, association Global Chance
L’Expansion, lundi 14 mars 2011
(…)
Les réacteurs japonais sont sensiblement les mêmes que nos réacteurs de deuxième génération français. Dans les cinq pays industrialisés qui utilisent de façon massive l’énergie nucléaire, trois ont, désormais, eu un accident grave dans leur histoire : les États-Unis (Three Mile Island), la Russie (Tchernobyl) et maintenant le Japon. Il ne reste que le Royaume-Uni et la France. Personne n’est à l’abri d’un scénario « improbable », en l’occurrence une succession d’incidents qui, au final, débouchent sur un accident majeur. En France, à plusieurs reprises, nous avons frôlé de vraies crises.
Lesquelles ?
En 1999, des inondations ont mis hors d’état la plupart des systèmes de refroidissement de la centrale du Blayais (photo du haut). Nous sommes passé très près de la catastrophe. Plus récemment, des tests, réalisés à la centrale du Tricastin (photo du bas), ont mis en évidence une défaillance de groupe électrogène. Selon l’Autorité de sûreté nucléaire, 26 réacteurs seraient, en France, « potentiellement sensibles ». Pour l’heure, la question n’est pas d’être « pour ou contre » le nucléaire. Mais il faut tout remettre à plat et s’interroger sur la façon dont nous utilisons cette source d’énergie. Nous l’avons banalisée. C’est une erreur.
Le début de l’entretien est disponible ici.
Décidemment, L’Expansion ne cesse de me surprendre (voir ici aussi).