Pour Lionel Soukaz
LESBIENNES ET PEDES
ARRETONS DE RASER LES MURS.
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Notre vocabulaire
Hétéro-flic : qui érige (!) son hétérosexualité en seule forme « normale » d’amour et en profite pour réprimer ceux et celles qui ne l’imitent pas.
Homo-flic : homosexuel qui singe le précédent, en croyant compenser l’infériorité réelle de sa situation dans la société par des attitudes super-viriles. Ce sont les homosexuels fascistes, grands défenseurs de l’armée, des associations masculines, d’autant plus misogynes qu’ils n’ignorent pas leur féminité secrète. Fréquents dans l’armée.
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Folles : nos frères. Les homo-flics comme les hétéro-flics leur reprochent d’être efféminés, maniérés, de s’afficher. Objet de mépris pour beaucoup, les folles ne sont acceptées que si elles amusent (notamment dans les milieux des arts et des lettres).
Boîte et tasse : notre ghetto. Les boîtes de nuit spécialisées et les pissotières. Beaucoup d’entre nous y draguent.
Gouines, lesbiennes, gousses… : nos sœurs.
Normal : souvent confondu avec naturel. Ne signifie rien de plus que coutume et convention. Il était « normal » d’être nazi dans l’Allemagne de Hitler.
Famille : première source de névrose et de maladies mentales. On dit : cellule familiale. Antichambre de la prison (souvent à perpétuité).
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NOUS SOMMES PLUS DE 343 SALOPES
Nous nous sommes faits enculer par des Arabes
NOUS EN SOMMES FIERS ET NOUS RECOMMENCERONS
SIGNEZ ET FAITES SIGNER AUTOUR DE VOUS
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Par ailleurs, il va de soi que nous soutenons inconditionnellement toutes les formes de liberté des mœurs, tout ce que la canaille bourgeoise ou bureaucratique appelle débauche. Il est évidemment exclu que nous préparions par l’ascétisme la révolution de la vie quotidienne.
Internationale Situationniste
(août 1964).
FHAR, Rapport contre la normalité, Paris, Éditions Champ Libre, collection « Symptôme » n° 3, 1971, 128 p., 12,5 x 21,5.
Détail d’un dépliant illustré.