Répression contre le mouvement animaliste en Autriche
Résumé des événements de mai 2008 à mai 2011
Mai à septembre 2008
Le 21 mai 2008 plusieurs organisations de protection animale ou de promotion des droits des animaux ont été victimes d’opérations policières violentes en Autriche : perquisitions brutales dans les bureaux et domiciles privés, saisie des ordinateurs et autres matériels et documents, mise en détention provisoire de 10 militants, sans qu’aucun délit précis ne soit imputé à chacun d’eux : ils sont collectivement présumés membres d’une organisation criminelle et sont arrêtés en usant d’une loi d’exception (article 248a du code pénal) destinée à lutter contre le terrorisme et le crime organisé.
Un des prisonniers a été libéré le 13 août 2008 et les 9 autres le 2 septembre, après plus de 100 jours de prison. Toutefois, la justice ne retire pas l’allégation selon laquelle ils formeraient une organisation criminelle ; ils restent sous la menace d’un procès. Le matériel saisi n’est pas rendu aux associations, bien qu’elles ne fassent l’objet d’aucune poursuite de la part de la justice autrichienne.
Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer une atteinte aux droits humains et une tentative de paralyser par un coup de force un mouvement associatif dont les succès dérangent les filières de productions animales. Parmi ces réactions, celle de Florence Burgat dans un article publié le 5 septembre. Le 5 septembre 2008 était également une journée de mobilisation internationale, relayée notamment en France.
Printemps 2009 : le projet d’inculpations refait surface
La menace d’une réactivation de l’offensive contre le mouvement animaliste via l’article 278a s’est précisée au printemps 2009, laissant présager des inculpations. Alors que la décision (inculper ou non) est entre les mains de la ministre de la Justice, en Autriche, la mobilisation citoyenne est intense : des ONG (dont Amnesty International), des politiques, des universitaires, des journalistes dénoncent une atteinte inadmissible au droit d’expression et aux libertés politiques. À l’extérieur des frontières autrichiennes, le mouvement de solidarité s’organise notamment à travers la journée de solidarité internationale du 10 juin.
Août 2009 : les inculpations tombent
Le 20 août 2009, les 10 militants qui avaient été placés en détention provisoire en 2008 ont été inculpés au titre de l’article 278a du code pénal autrichien. Trois autres inculpations ont suivi. Le procès des 13 militants s’est ouvert le 2 mars 2010 (Lire les résumés des comptes rendus d’audience). Ils risquent jusqu’à 5 ans de prison.
Qui pourra encore protéger les animaux si les lois sur « les organisations criminelles » sont détournées pour réduire leurs avocats au silence ? Qu’adviendra-t-il de nos libertés en Europe si, en Autriche ou ailleurs, l’arsenal anti-terroriste continue à être utilisé pour emprisonner et traduire en justice des personnes sur la base de dossiers à charge vides ?
2 mai 2011 : acquittement prononcé sur tous les chefs d’accusation !
Toutes les informations sur le site de L214.