N’étant ni à cinq minutes près ni même à six mois près, j’ai voulu attendre un peu avant de relayer cet article de Jordan Pouille puisque le site Mediapart le proposait en ligne. L’été a passé, il est grand temps de le reprendre. Il fait suite à un autre article relatif à la situation au Japon posté à la fin du mois de juin et que les faits, malheureusement, contredisent de jour en jour…
« Les leçons de Tchernobyl :
enquête sur la ruée chinoise vers le nucléaire »
Sur le site de Jordan Pouille, 27 avril 2011
Ce dimanche 10 avril, sur Xinkiang Jie, un vieil homme en costume noir et cravate de soie grise s’avance à vélo. « Vous auriez pu entrer sans m’attendre », dit-il en souriant. Après toutes ces années, Wang Zuoyan ne remarque plus les gardiens ni les barrières au pied du Centre de réponse médicale aux urgences radioactives, une institution dépendante du ministère de la santé, qu’il a dirigée jusqu’en 2003 et dont il demeure le chercheur principal.
« Depuis Fukushima, on travaille tous les jours. » Au troisième et dernier étage de ce bâtiment de briques rouges, ses camarades chercheurs récupèrent les dernières informations sur les radiations dans l’eau et la terre, expédiées depuis les labos de différentes provinces chinoises. « On en fait une synthèse pour le ministère, avec nos recommandations. »
« Et l’air ? » Silence dans la salle. « Les chiffres de radioactivité dans l’atmosphère ne passent plus par nous. C’est du ressort du ministère de la protection de l’environnement et c’est bien là le problème. » Wang Zuoyan est l’un des rares scientifiques chinois à oser remettre en question publiquement la ruée de son pays vers le nucléaire ou plutôt la cacophonie qui l’entoure.
Comme en Allemagne, le gouvernement chinois, par l’intermédiaire de son Conseil d’État, a pourtant ordonné dès le 16 mars un gel de son programme nucléaire. Mais il ne concerne pas les quatorze réacteurs déjà opérationnels, ni même les vingt-sept en construction. Seulement les contrats sur le point d’être signés, qu’il s’agisse de réacteurs situés dans les zones du littoral, mais loin des réserves de charbon, ou en zone sismique. Greenpeace China avait salué l’initiative. Sans doute un peu trop vite car le programme nucléaire ne baissera pas d’intensité.
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