« Énergies renouvelables, l’avenir du Japon ? »
Par Leo West, Aujourd’hui le Japon du 10 juin 2011
La crise de Fukushima a bel et bien remis le nucléaire en question et le monde entier se tourne maintenant vers l’énergie renouvelable. Le Japon ne fait pas exception.
Depuis les événements du 11 mars, l’industrie verte voit son avenir prendre une nouvelle direction.
Au revoir nucléaire…
On misait beaucoup sur le nucléaire au Japon. Début 2011, il fournissait près d’un tiers du pays en énergie, au moment où toutes les centrales, soit 54 réacteurs, étaient actives. On s’attendait à ce que cela monte à 50 % d’ici 2030.
Le Japon avait en effet prévu de s’équiper de quatorze nouveaux réacteurs, d’ici les vingt prochaines années. Cela va sans dire que ce programme a été abandonné depuis Fukushima.
Mais, dans le sillage de l’Allemagne d’Angela Merkel, le Premier ministre nippon, Naoto Kan, vient d’annoncer un retrait progressif du nucléaire en faveur du développement des énergies renouvelables.
Le Premier ministre a expliqué vouloir notamment mettre l’accent sur l’énergie solaire, un domaine déjà bien développé dans l’archipel nippon. Le solaire coûtera le tiers de ce qu’il coûte aujourd’hui d’ici 2020 et un sixième d’ici 2030.
Pour le moment, le Japon tire son énergie à 27 % du charbon, 26 % du gaz, 24 % du nucléaire, 13 % du pétrole et 8 % de l’hydraulique. Les derniers 2 % englobent l’énergie durable qui provient, par exemple, des dispositifs géothermiques ou solaires ou encore, des éoliennes.
… Bonjour énergie durable
Selon Tetsunari Iida, directeur de l’Institut de l’énergie durable (ISEP) à Tokyo, si l’on décide de passer aux énergies renouvelables, elles pourraient d’ici 2020 arriver à 30 %, et 100 % en 2050.
Le travail des dix prochaines années sera d’une part titanesque et de l’autre, déterminant. « C’est techniquement faisable, mais politiquement ambitieux » explique-t-il à Nature News. Et cela permettrait de créer énormément d’emplois et relancer l’économie locale.
En 2010, le Japon avait installé des panneaux solaires, à travers le pays, qui avaient une capacité de 3 622 MW, selon les chiffres fournis par l’Association de l’industrie photovoltaïque européenne (EPIA), ce qui plaçait les Nippons en troisième position mondiale derrière l’Allemagne et l’Espagne.
L’EPIA prévoyait avant la catastrophe qu’en 2015, la capacité solaire atteindrait les 12 650 MW et en 2020 les 28 000 MW. Ces chiffres vont devoir être revus à la hausse…
Mais il est maintenant question de recouvrir tous les nouveaux bâtiments et maisons construits avec des panneaux solaires d’ici à 2030. L’Empire du Soleil levant pourrait donc devenir une nation « super solaire » dans les prochaines décennies.
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Maisons japonaises fonctionnant à l’énergie solaire