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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 05:45

 

 

 

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Le site Owni que je découvre propose trois bons articles sur le nucléaire. Le premier signé Andréa Fradin rappelle le rôle d’Areva à Fukushima ; les deux autres, qui se complètent bien, évoquent sous la plume d’Éric Ouzounian (Vers un Tchernobyl français ?), les dangers, y compris sismiques, qui guettent les centrales en France et le rôle de l’État « actionnaire prédateur » du nucléaire.

 

Areva au cœur du réacteur de Fukushima

 

Dès le mois de mai 2001, une procédure ouverte aux États-Unis condamnait l'utilisation du MOX dans le réacteur 3 de Fukushima. Une centrale alimentée par Areva. Des experts de Greenpeace prévoyaient les risques.

(…) En marge de la complexité du combustible, Greenpeace pointait également du doigt la faiblesse des normes qualité de Belgonucléaire, en charge, à la fin des années 1990, de l’assemblage du MOX, avant le recentrage de la production sur la filiale d’Areva :

« Ce que montre les preuves, c’est que Belgonucléaire n’a pas produit les assurances suffisantes que le combustible nucléaire MOX Fukushima-1-3 a été produit selon les plus hauts critères de qualité, et que dans l’éventualité d’un incident il resterait intact. »

En outre, on sait depuis 2002 que Tepco (Tokyo Electric Power Company), la compagnie électrique qui exploite la centrale de Fukushima, a falsifié les résultats des contrôles qualité menés sur certains de ses réacteurs. Deux ans plus tôt dans son rapport, Greenpeace suspectait aussi fortement Belgonucléaire de falsification. À l’époque, un scandale similaire éclatait, impliquant l’un des concurrents du fournisseur belge, la British Nuclear Fuels Limited (BNFL), et « forçant, écrivait alors Greenpeace, à repousser tous les projets MOX au Japon » (p. 7). Et d’ajouter : « des preuves ont indiqué que les problèmes qui ont mené à la falsification des données du contrôle qualité du combustible MOX à la BNFL pouvaient avoir été rencontrés à Belgonucléaire. » (p. 7)

Un rapport du Département à l’Énergie américain, daté de 2003, revient par ailleurs sur l’existence de falsifications, expliquant que « des fissures dans les structures qui maintiennent le combustible nucléaire en place dans le cœur des réacteurs des centrales Tepco » avaient été dissimulées. (p. 8).

Cette révélation a entraîné la démission de nombreux cadres de Tepco, ainsi que la fermeture, pendant une année, de la centrale de Fukushima. Elle explique aussi la suspension de la livraison de MOX à Fukushima, entre 1999 et 2010. À l’époque du rapport de Greenpeace, près de 32 assemblages de combustible MOX réalisés par Belgonucléaire, étaient restés en attente de livraison. Ce n’est que le 18 septembre dernier que ces livraisons ont repris ; le réacteur 3 fonctionne à l’aide de ce combustible depuis octobre. Contacté par OWNI, le porte-parole d’Areva confirme l’implication de l’entreprise dans la centrale de Fukushima, indiquant que « le réacteur 3 fonctionnait avec 30 % de MOX ».

Instabilité des réacteurs en présence de MOX, labilité des procédés de fabrication et falsifications de données : ces différents points étaient ainsi déjà répertoriés, dans des documents publics, dès le début des années 2000. À ces différentes alertes, il faut ajouter celle de l’Agence pour l’Énergie Atomique (AIEA), qui fait suite à un tremblement de terre survenu au Japon le 16 juillet 2007, qui a notamment affecté la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, située à 250 kilomètres au nord de Tokyo et également gérée par Tepco.

Dans un rapport sur la résistance des centrales japonaises au risques sismiques, l’AIEA préconisait alors, « pour toutes les centrales nucléaires », de faire preuve de « diligence dans l’architecture, la construction et les phases opérationnelles », afin que les problèmes liés aux séismes « soient minimisés ».

De son côté, la présidente d’Areva Anne Lauvergeon déclarait hier soir [à la mi-mars] sur France 2 que les multiples accidents survenus dans la centrale de Fukushima ne constituaient pas « une catastrophe nucléaire » :

Je crois qu’on va éviter la catastrophe nucléaire. Nous sommes un petit peu entre les deux.

Selon Greenpeace, le groupe français s’apprêtait à envoyer une nouvelle fournée de MOX au Japon. Une « traversée préparée dans le secret », initialement fixée dans la semaine du 4 avril et dont le report n’a pas encore été arrêté.

L’article est à lire ici.

 

Un AZF nucléaire est possible en France

 

Si l’accident de Fukushima relève de la terrible conjonction de catastrophes naturelles, un incident en France n’est pas à exclure. Depuis plusieurs années, le parc hexagonal est extrêmement mal géré. Par souci d’économie.

(…) En France, le risque sismique est bien moindre. Les antinucléaires évoquent pourtant des situations potentiellement dangereuses à Fessenheim ou Cadarache et surtout, il est maintenant avéré qu’EDF a sciemment minoré ce risque en se fondant sur d’autres chiffres que ceux qui figurent dans la base SisFrance, qui sert de référence. La loi fait pourtant obligation à l’ASN (Autorité de Sureté Nucléaire) de définir et d’actualiser les règles fondamentales de sécurité (RFS). L’ASN détermine le séisme de référence et doit contrôler qu’EDF rend ses centrales conformes aux normes édictées. Or, l’attitude d’EDF est étrange. Pourquoi avoir fourni des chiffres tendancieux sur la réalité des risques ? Pourquoi avoir tenté de passer outre les avis des experts de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) ? Les coûts envisagés pour mettre à jour la sécurisation des centrales seraient extrêmement lourds et si EDF ment, pour des raisons d’économies, sur un risque où elle n’a pas grand-chose à craindre, quelle crédibilité peut-on lui donner sur des types de risques autrement plus élevés ?

L’article est à lire ici.

 

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L’État, actionnaire prédateur du nucléaire français

 

Dans la deuxième moitié des années 80, les objectifs assignés par l’État à la compagnie nationale d’électricité ont insidieusement évolué. La première étape prend la forme d’un rapport émanant de la direction de la prospective d’EDF. Il s’intitule « EDF dans vingt ans ». Ce document distribué en comité restreint aux cadres dans la seconde moitié des années 2000 analyse l’évolution probable de l’entreprise publique et initie les transformations qui vont se produire dans les deux décennies à venir.

La première manifestation concrète de la transformation de l’entreprise, la préparation de l’ouverture du capital et du changement de statut est la signature, en 2000, d’un contrat de groupe entre EDF et l’État. Le gouvernement socialiste de Lionel Jospin inaugure la transformation d’EDF en une machine à cash. Au sein de l’entreprise qui avait jusque là été dirigée par des ingénieurs, souvent issus du corps des Mines, les financiers prennent peu à peu le pouvoir.

L’article est à lire ici.

 

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