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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 16:45

« Mitterrand ordonne la levée de la censure aux Beaux-Arts »
Par Sophie Verney-Caillat
Rue89 le 13 février 2010

 

Retour à la normale à l’École des beaux-arts de Paris. Il a fallu l’intervention du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand pour que les bannières « Travailler », « Gagner », « Plus », « Moins » soient raccrochées sur la façade de l’école, comme prévu dans le cadre de l’exposition « Un week-end de sept jours ».

Ko Siu Lan a immédiatement prévenu Rue89, qui avait révélé cette affaire :

« Le ministre m’a appelée, il m’a dit “c’est idiot cette histoire, je m’en excuse personnellement. Ce n’était pas ma faute, mais dès que j’appris ce qui se passait, j’ai demandé qu’on remette immédiatement les bannières”. »

Le ministre de la Culture n’a pas encore confirmé officiellement cette initiative.

 

« Atteinte à la neutralité du service public »

 

L’artiste chinoise, élevée à Hong Kong, avait auparavant reçu un coup de fil du directeur du programme d’études dans le cadre duquel cette exposition d’anciens étudiants avait été montée. Tony Brown lui a dit que le directeur de l’École des beaux-arts et le ministre avaient pris ensemble la décision de rétablir les bannières.

Dans un premier temps, l’école avait fait savoir mercredi à la commissaire d’exposition Clare Carolin que l’interprétation politique possible du message avait choqué certaines personnes et qu’en période de recherche de financement, une telle œuvre était gênante. Puis dans un communiqué, elle avait invoqué une improbable « atteinte à la neutralité du service public » pour justifier son geste.

 

Les bannières ont repris leur place

 

Ko Siu Lan a été aidée par les équipes d’installation de l’école et vers 17 h 30, les bannières avaient repris place à l’endroit initialement prévu, sur le quai Malaquais. Elle avait refusé que son œuvre, conçue pour cet endroit précis, soit rapatriée à l’intérieur de l’école, comme proposé après le démontage des bannières mercredi.

Elle remercie tous ceux qui l’ont soutenue, « sans qui ce n’aurait pas été possible ». Parmi eux, Agnès Tricoire, son avocate, qui dès que la censure a été révélée par Rue89, s’est mobilisée et a envoyé une mise en demeure aux Beaux-Arts, mais aussi des élus parisiens comme Christophe Girard, l’adjoint à la Culture de Bertrand Delanoë qui proposait vendredi d’accueillir l’exposition au 104.

Vendredi soir, quelques manifestants avaient chahuté le vernissage de l’exposition collective amputée de l’œuvre de l’artiste chinoise : des étudiants, des professeurs et des amateurs du travail de l’artiste. « Une Chinoise qui nous donne des leçons de démocratie, c’est le comble », disait l’un d’eux (ignorant sans doute que l’artiste était originaire de Hong-Kong). « L’art est mort ici », déplorait un autre. Certains arboraient des petites bannières similaires à celles installées par Ko Siu Lan.

 

Toujours sur Rue89 larticle « Artiste chinoise censurée : les Beaux-Arts inventent l’art neutre ».

Le Monde a relayé la même information, « Frédéric Mitterrand demande que soit raccrochée l’œuvre d’une artiste chinoise », ici.



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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 16:33


« Restauration du patrimoine : la leçon de l’hôtel Lambert »
Par Florence Evin
Le Monde
du 6 février 2010

 

La restauration dans les règles de l’art d’un monument historique à usage d’habitation est une aventure délicate. Apporter un confort dernier cri à un édifice classé peut porter atteinte à son intégrité patrimoniale. Gommer les strates de l’Histoire pour revenir à un état initial supposé de l’édifice, c’est aller contre la charte de Venise (1964), qui préconise de conserver les traces de son évolution. Ces problématiques, l’affaire de l’hôtel Lambert vient de les éclairer brutalement.

Les travaux envisagés sur ce joyau du XVIIe siècle, bâti à la proue de l’île Saint-Louis à Paris par Louis Le Vau – qui a agrandi Versailles – pour Jean-Baptiste Lambert, secrétaire de Louis XIII, ont été très contestés. Après douze mois de polémique et un jugement au tribunal administratif qui annula l’autorisation ministérielle, l’affaire s’est soldée par un compromis. Un cas exemplaire qui pose les limites d’une intervention sur un édifice classé monument historique.

Revenons sur les faits. Le protocole d’accord, signé le 22 janvier, entre le ministère de la Culture, la Mairie de Paris, le propriétaire de l’hôtel Lambert, représenté par Cheikh Hamad Al-Thani, neveu de l’émir du Qatar, et l’association Paris Historique, met fin au contentieux. Le projet initial de réhabilitation qui prônait un retour à l’état supposé du XVIIe avec une modernisation très pointue du confort intérieur, jugé trop brutal, a été sérieusement amendé.

Préciser le détail du compromis est révélateur. Le propriétaire a renoncé au parking souterrain et à l’ascenseur à voitures sous la cour d’honneur. Les conduites techniques passeront sous les planchers, sans affecter les décors - certains signés Le Brun et Le Sueur. Le cabinet XVIIe au plafond historié garde sa cheminée. Il ne sera pas transformé en salle de bains… mais il accueillera un ascenseur pour desservir le sous-sol.

La galerie néogothique de Jean-Baptiste Lassus, aménagée au XIXe par le prince Czartoryski, où se réunissait le Paris romantique avec Chopin et Delacroix, sera finalement préservée. Le parapet du jardin suspendu, qui souligne la courbe du fleuve, ne sera pas rehaussé ; enfin, moins de 10 % des pierres de la façade et non 40 % comme il était craint, seront changées.

Tout avait commencé sous les meilleurs auspices. En juillet 2007, le baron Guy de Rothschild, qui l’occupait depuis trente ans, vend l’hôtel Lambert au frère de l’émir du Qatar, que l’on dit grand amateur d’art français. Le propriétaire qatari est prêt à mettre le prix nécessaire à une restauration exemplaire – qui pourrait atteindre 40 millions d’euros.

À l’ampleur des travaux envisagés par l’architecte en chef des monuments historiques, la Commission du Vieux Paris – commission municipale centenaire – répond par un avis défavorable. Bertrand Delanoë, maire de Paris, alerté, émet des réserves. Christine Albanel, alors ministre de la Culture, accepte le projet, avec des modifications. Celles-ci sont jugées insuffisantes par l’association Paris Historique, qui obtient gain de cause devant la justice… et ainsi de suite jusqu’au compromis.

Les experts du patrimoine sont montés au front, relayés par les sommités des arts et des lettres et la vox populi, jusqu’à faire mouche. La mobilisation populaire, de tout bord, s’est illustrée par une pétition de 8 000 signatures : du simple citoyen à l’académicien, jusqu’à Michèle Morgan, qui y habita, comme le claironnaient les Bateaux-Mouches. Par sa position en balcon sur la Seine, ce fleuron du Grand Siècle est chéri des Parisiens. Il ne se dérobe pas entre cour et jardin comme le dicte l’usage, mais exhibe sa galerie en abside, au su et au vu de tous.

Si tous les feux étaient braqués sur l’hôtel Lambert, il n’en sera pas de même pour les monuments historiques dont l’État, en manque d’argent, cherche à se débarrasser – hôpitaux, tribunaux, prisons, ministères… comme l’hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris, bientôt libéré par l’armée et au sort incertain. Avec quelle éthique, selon quels principes, ces édifices seront-ils découpés, modernisés ? Au profit de tous, comme c’est le cas à Saint-Macaire (Gironde), dont les habitants se sont réappropriés leur cité médiévale ? Pour une poignée d’investisseurs friands de défiscalisation ? La décentralisation envisagée des monuments de l’État pourrait se terminer en vaste braderie.

Sur les cent édifices gérés par le Centre des monuments nationaux, vingt ont été choisis – dont les châteaux Bussy-Rabutin (Côte-d’Or), Carrouges (Orne), Cadillac (Gironde) – pour être aménagés, en partie, en hôtels et restaurants : il faut les rentabiliser. Quelle sera la doctrine en matière de sécurité, d’économies d’énergie, de respect des normes en vigueur ? « Transformer en bouteille Thermos une construction ancienne en l’isolant totalement c’est une hérésie qui condamne un bâtiment centenaire à une détérioration rapide », note Michèle Prats, vice-présidente d’Icomos France.

Ce conseil international des monuments et des sites de l’Unesco a préconisé, en décembre 2009, la plus grande prudence et suggère des mesures d’exception pour le patrimoine. Une directive européenne laisse la liberté aux administrations d’écarter du champ les monuments « protégés ».

Comme quoi l’affaire de l’hôtel Lambert soulevait de vraies questions.

Florence Evin

 

La Charte de Venise, dont il est fait mention au début de l’article, est disponible ici.

 

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 20:35

P1010204.JPG

Les machines de l’île à Nantes


Le Mérou à livarde

Il prend dans la Galerie la place du Crabe géant. Destiné à flotter à la surface des futurs Mondes Marins, il permettra d’embarquer cinq adultes ou enfants. Armé d’un canon de 20, il ne va pas manquer de surprendre les visiteurs… Mais le Crabe n’a pas disparu, il escalade les structures de la Galerie comme s’il cherchait déjà à rejoindre les Mondes Marins…


La Tortue-Girafe

C’est un animal imaginaire, mais qui semble si réel qu’on pense l’avoir déjà observé. Son long cou rapproche ses grands yeux de ses admirateurs… Deux passagers pourront évoluer au rythme de son pas très lent.


La Coque de Noix

Elle vient du pays des géants.

La notion de coque de noix est incontournable dans l’univers du marin. Lorsqu’elle prendra place au dernier niveau du carrousel des Mondes Marins, elle sera destinée aux tout petits, comme premier élément accessible d’un manège.


Le site officiel est ici.

 

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 20:19


Vollard-par-Pierre-Auguste-Renoir.jpg

Ambroise Vollard par Renoir (source : Wikipédia)


On connaît Ambroise Vollard comme marchand d’art (Cézanne, Gauguin, Van Gogh et d’autres), le premier galeriste à avoir présenté les œuvres de Picasso. J’ignorais sa passion pour Alfred Jarry, qu’il avait rencontré, et surtout son travail d’écrivain (en dehors de ses célèbres Souvenirs), donnant des suites aux tribulations d’Ubu.

 

 

Vollard-Ubu.JPG


Ambroise Vollard, Les Réincarnations du Père Ubu, Paris, Le Divan, 1925. Portrait de l’auteur par Georges Rouault.

La photo a été prise à la librairie « Livre comme l’air » à Nantes où le volume est en vente.


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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 19:29

 

Japon-tigre-4.jpg

 

Je vous souhaite à tous
une excellente
année du tigre

 

 

Boîte d’allumettes japonaise. (Source : agence eureka.)

 

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 15:06


Japon.jpg

Source : Agence eureka.

 

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 11:15


« Une artiste chinoise censurée par
les Beaux-Arts de Paris »

Par Sophie Verney-Caillat
Rue89
du 11 février 2010


Quatre mots qui dérangent : travailler, gagner, plus, moins. L’installation de l’artiste chinoise Siu Lan Ko, dont le vernissage était programmé vendredi, a été démontée quelques heures après leur affichage sur la façade de l’École des Beaux-Arts, quai Malaquais. « Censure politique », dénonce l’artiste.

« Un week-end de sept jours », une exposition collective à la connotation délibérément utopique, devait présenter du 13 au 21 février des œuvres d’étudiants du Royal College of Art de Londres, et de Lasalle College of the Arts de Singapour.

Siu Lan Ko, qui connaît bien les Beaux-Arts de Paris pour y avoir passé deux ans en résidence, avait imaginé deux bannières réversibles de 7 mètres de haut sur 1,2 m de large, visibles depuis les quais de la Seine et incluant simplement quatre mots. Selon le chemin que l’on empruntait, on pouvait lire les mots ci-dessous.

 

Gagner Plus Travailler Moins
Travailler Plus Gagner Moins
Travailler Moins Gagner Moins
Travailler Plus Gagner Plus
Plus Gagner Plus Travailler
Moins Gagner Plus Travailler
Moins Travailler Moins Gagner
Plus Travailler Plus Gagner
Plus Gagner Moins Travailler
Plus Travailler Moins Gagner

 

 

L’artiste explique avoir cherché à évoquer « à la fois la question du travail et de la propagande, dans un esprit universel » et s’être « bien sûr inspirée du slogan du candidat Sarkozy. »

 

Œuvre dérangeante vis-à-vis des ministères ?


Mercredi à 10 h 30, comme prévu, les bannières ont été montées sur la façade située à deux pas de l’actuelle résidence de Jacques Chirac, quai Voltaire. Mais dans l’après-midi, elles ont été retirées alors que l’artiste n’a été officiellement avertie que par un mail reçu dans la soirée de sa commissaire d’exposition, Clare Carolin, du Royal College of Art de Londres. « Le pire est que tout était calé depuis un an, le catalogue imprimé, ils n’ont pas découvert ça hier ».

D’après les informations que nous avons recueillies, la direction de l’école aurait jugé cette œuvre trop dérangeante et aurait argué qu’elle avait choqué certains membres du personnel de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts et du ministère de l’Éducation.

Le directeur aurait ajouté que la période était particulièrement sensible alors que l’école était en train de renouveler sa convention de financement avec les ministères.

À la commissaire d’exposition Clare Carolin, on a simplement proposé de rapatrier les bannières à l’intérieur de l’école, mais elle ne pouvait prendre une telle décision sans prévenir l’artiste. Elle n’a pas eu le temps de le faire puisque lorsqu’elle est sortie de la réunion, l’œuvre était déjà démontée.

 

« Le climat conservateur de la France de Sarkozy »


On imagine que pour une Chinoise, même élevée à Hong-Kong, une telle censure au pays des droits de l’homme soit à peine croyable. Siu Lan Ko :

« Je trouve dur de découvrir que cette forme de censure brutale puisse se produire en France. Il n’y a même pas de place pour la discussion, tout se passe dans mon dos et celui de la commissaire. Encore plus dur que cela se produise dans la plus ancienne école d’art française, où l’on est supposé encourager l’expression la plus libre des artistes.

Dur de croire encore que les enjeux économiques et politiques l’emportent sur toute autre préoccupation. Cela montre à mes yeux dans quel climat conservateur est tombée la France de Sarkozy, et à quel point celui-ci fait peur.

Je demande que mon travail soit remis sur la façade et que l’école donne une explication officielle à cette censure et s’excuse. Je réfléchis aussi à une éventuelle action judiciaire. »

 

« Atteinte à la neutralité du service public »


L’École des Beaux-arts de Paris, qui a refusé de nous fournir son communiqué envoyé à l’AFP, a déclaré que l’artiste avait accroché son œuvre à l’extérieur « sans que la direction de l’établissement en soit informée » :

« Sans titre, sans nom d’auteur, sans mention relative à l’exposition, le caractère de l’œuvre se réfère explicitement à un contexte politique. Son auteur a souhaité, par la présentation sur la voie publique, utiliser spectaculairement comme médiation de son message un bâtiment de l’État voué à l’enseignement », a poursuivi l’école.

La direction de l’école a considéré que « cette présentation non concertée de l’œuvre, sans explicitation à l’attention du public, pouvait constituer une atteinte à la neutralité du service public et instrumentaliser l’établissement », selon le communiqué.

 

Site-Ko.jpgUne performance de Siu Lan

Son site :
http://www.kosiulan.net/


« Travailler moins… censurer plus »
Libération
du 11 février 2010
Par Philippe Grangereau


Une artiste peut-elle exposer à Paris une œuvre mettant en scène les mots « travailler », « plus », « gagner », « moins » ? Non, a jugé le directeur de l’école des Beaux-Arts, qui ne veut pas qu’on se moque de Nicolas Sarkozy.

 

Siu-lan Ko, une artiste chinoise, a été censurée pour une œuvre jugée trop provocatrice à l’encontre de Nicolas Sarkozy. Son installation, composée de banderoles géantes, avait été mise en place mercredi matin sur la façade de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, qui donne sur le quai Malaquais. Elle a été retirée d’autorité pendant la journée. On pouvait y lire quatre mots : « travailler », « gagner », « plus », « moins ». « Selon l’angle de vision, ce slogan de Sarkozy peut être vu différemment », explique l’artiste, qui a conçu et réalisé son œuvre à Pékin.

Les Beaux-Arts avaient donné sans ambiguïté leur accord à l’installation, qui était prévue depuis décembre, selon l’artiste, qui exposait dans le cadre d’un projet artistique intitulé « Week-end de sept jours » – réunissant des étudiants du programme de recherche La Seine  ; des étudiants du Royal College of Art de Londres, et de Lassalle College of the Arts de Singapour. Bien que la commissaire de l’exposition se soit opposée à l’enlèvement de l’installation, et sans que l’artiste ait été consultée, la décision de décrocher les banderoles a été prise dans l’après-midi de mercredi.

La censure a été décidée par le directeur des Beaux-Arts, Henry-Claude Cousseau, rapporte la commissaire de l’exposition, Clare Carolin, du Royal College of Art de Londres. « Pour toute explication, il m’a dit que cette œuvre se moquait du président français ». En quinze ans de carrière, elle dit n’avoir jamais été confrontée à ce genre de « censure ». Pour protester, elle a décidé de remettre sa démission, et de repartir en Grande-Bretagne samedi. « Je me sens insultée, et je ne veux pas être associée avec cette censure. » Selon Ko, « l’œuvre gênait des personnalités du ministère de l’Éducation, ce qui est malvenu car ce ministère doit bientôt décider du budget annuel de l’École des beaux-arts. »

Contacté par Libération hier mercredi afin d’obtenir une explication, le secrétariat de Cousseau n’a pas retourné le coup de fil prévu. La direction justifie son geste en faisant passer Siu-lan Ko pour « une étudiante »…

Siu-lan Ko, 33 ans, qui vit entre Hong-Kong et Pékin, est pourtant une routière des expositions internationales depuis 2003. Ko s’intéresse plus particulièrement au phénomène de la propagande et aux slogans (voir son site). Elle a récemment réalisé une installation en Chine. « Ne pensez pas trop », disait une de ses banderoles. « Venant de Chine, je ne comprends pas cette censure brutale en France, et surtout dans l’une de ses écoles d’art les plus anciennes, qui est supposée encourager la liberté d’expression. Cela montre le degré de conservatisme du climat politique et le degré de peur de Sarkozy », proteste l’artiste, qui dit envisager un recours en justice si son œuvre n’est pas restaurée avant le vernissage de « Week-end de sept jours », prévu vendredi.

 

Télérama rappelle, sous la plusme d’Erwan Desplanques, une performance de Sui Lan, « Memory Of Air ».

 

artistes-en-chine.jpg

« Siu Lan Ko, 33 ans, est une artiste chinoise incontournable. Ses performances mêlent puissance poétique, force conceptuelle et contestation politique. La voici dans une rue de Hongkong, le 4 juin 2006, traçant dans le vide les chiffres 6/4 (4 juin), date du massacre du Tian’anmen. »

 

Un message de Siu Lan sur Facebook


Chers amis,

Comme vous le savez mon travail a été censuré par l’École des Beaux-arts de Paris. L’École était informée de mon œuvre depuis début janvier, et des photo-montages de l’œuvre ont même été publiés dans le catalogue. Ils ont décidé de la décrocher après son installation, sans me consulter et contre l’avis de la commissaire d’exposition, du Royal Art College.

On m’a dit jeudi après-midi que le directeur des Beaux-arts, Henri-Claude Cousseau, ne voulait pas me rencontrer pour expliquer pourquoi les bannières ont été retirées de la façade. Malgré mes protestations et demandes que l’œuvre soit réinstallée, la décision n’a pas été remise en question – mes bannières n’ont pas pu être réaccrochées sur la façade. À la place, on m’a proposé de présenter les bannières à l’intérieur de la galerie, ou bien de faire une autre œuvre. J’ai clairement fait savoir que ces options sont inacceptables, et que les bannières doivent être accrochées en respectant l’intégrité de leur concept originel – sur la façade des Beaux-arts, lieu pour lequel j’ai spécifiquement créé cette oeuvre.

Je vous écris pour demander votre soutien, lors d’une action aujourd’hui.

Venez s’il vous plaît à l’heure du vernissage, 17 h 30-18 h, en apportant avec vous deux bannières. Vous trouverez ci-joint une version électronique des bannières qui ont été censurées. Vous n’avez qu’à les imprimer, au format que vous voulez, et faire votre propre version de ces bannières avec les 4 mots : Gagner, Travailler, Moins, Plus (en les collant dos-à-dos). Nous aurons une mer de bannières dehors, dedans, dessus, dessous les Beaux-arts.

Ceci n’est pas une « version alternative » de l’œuvre. C’est une action pour soutenir ma demande de réinstaller les deux bannières originelles de 7 m sur 1,20 m sur la façade des Beaux-arts.

Je demande à ce que les bannières soient remises sur la façade des Beaux-arts, et que l’école s’excuse publiquement de son atteinte à la liberté d’expression et aux droits des artistes.

Merci de m’aider à faire passer le message à un maximum de monde, pour faire connaître cette action. A déclarer que nous condamnons la Censure et les atteintes à la Liberté d’expression.

Fondamentalement, il ne s’agit pas simplement de la censure de l’œuvre d’un artiste, c’est aussi et surtout le non respect des droits d’expression libre, pour cause d’intérêts économiques et politiques.

Si cela m’est arrivé, ça pourrait aussi vous arriver un jour…

En espérant vous voir demain, je vous tiendrai au courant de tout développement ou action.

Bien à vous,
Siu Lan

 

kosiulan@gmail.com

www.kosiulan.net

 

 

Dear Friends,
As you know my work has been censored by Ecole de Beaux-arts de Paris, the school has been informed of my work since beginning of January, and the mock up photos of the work are even included in the catalogue of the show. They decided to take down the work after it has been installed without me nor the curator from Royal Art College’s consent.
Please see these link for details of the story or simply google: beaux-arts siu lan ko.


http://www.rue89.com/confidentiels/2010/02/11/une-artiste-chinoise-censuree-par-les-beaux-arts-de-paris-137898
http://www.liberation.fr/culture/0101618760-une-artiste-censuree-pour-avoir-brocarde-sarkozy
http://www.telerama.fr/scenes/une-artiste-chinoise-censuree-a-paris,52575.php
http://news.yahoo.com/s/afp/20100211/lf_afp/lifestylefrancechinaartpoliticscensor_20100211182849 (eng)
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gB2BzUFBT6xtWVBhiVwx0g1t4YHQ
http://www.wikio.fr/news/Siu+Lan


I was told this afternoon that the Director of the Beaux-arts Henri Claude  Cousseau did not want to have a meeting with me to explain why the banners was removed from the facade. And despite my protest and request to reput the banners- their decisions remain unchanged- my banners could not be ’re-installed’ on the facade. Instead, they propose for me to put the banners inside the gallery or to do an alternative piece. I made it clear that these options are unacceptable and that I demand the banners to be installed in its integrity and original conception- on the facade of Beaux-arts where i created this work specifically for.
I am writing to ask for your support in an action tomorrow- Please come to the gallery at the time of the opening at 5:30-6pm, please bring with you two banners when you come along. Yes, you can find attached an e-version of my banners that have been censored, please email me (kosiulan@gmail.com) directly for the versions if you don’t have it, and go ahead and print them on your own, in whatever size and format you want, and make your own version of the banners with these 4 words- Gagner, Travailler, Moins, Plus. We will have a sea of banners outside, inside, upside, downside of beaux-arts.
I wish to emphasize that this action is not an ’alternative version’ of my artwork- it is an action in support of my request to ’re-installed’ the two banners 7 m x 1.20 m on the facade of beaux-arts.
I demand the banners to be put back at the facade of the beaux-arts, and that the school issue an official apology for their infringement of freedom of speech and artists rights.
I am asking you to help forward this email to your friends, post them on your blogs- let more people know about this news and the action. That we condemn censorship and the infringement of freedom of speech. Fundamentally it is not simply about one artist’s work being censored, it is about dis-respecting the rights to the freedom of expression when other interest- economic, political interest are at stake. If this could happen to me, it might happen to you one day.
I hope to see you tomorrow, and I will keep you updated of any further development or actions.


yours sincerely,
Siu lan

kosiulan@gmail.com
www.kosiulan.net


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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 09:18

 

La censure ne devrait plus trop nous surprendre étant donné sa fréquence en France ces temps derniers (j’en viens à ouvrir une section sur ce site vouée au sujet !), or à chaque fois qu’elle se manifeste, on en reste sur le cul. Il vient d’arriver une drôle de mésaventure à Siu Lan, une artiste mariée à un ami journaliste français que je voyais souvent à Pékin.

L’une de ses œuvres qui devait figurer lors d’une exposition organisée dans les locaux des Beaux-arts de Paris, rue Bonaparte, n’est pas restée longtemps en place ; la direction l’a fait retirer le jour même, c’était avant-hier. Cette installation à l’indéniable caractère politique, un tantinet provocatrice, tenait surtout par sa dimension et un accrochage audacieux. À l’extérieur du bâtiment, côté quai Malaquais, on pouvait voir deux immenses banderoles noires avec imprimés recto verso en lettrage blanc ces quatre mots : « Travailler », « Plus », « Gagner », « Moins ». Message à lire dans tous les sens et qui autorise un jeu combinatoire suffisamment étendu pour que l’on s’en amuse.

Il semblerait que ce petit rappel bien innocent de la plus stupide des promesses électorales d’un candidat à une élection présidentielle ait déplu. Quel que soit l’instigateur de cette censure, il a bien fait les choses : selon plusieurs médias les banderoles ne seraient restées que quelques heures en place, à peine le temps de les photographier…

 

 

KO-BOZART.jpg

 

Source des images : AFP.

 

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 08:45

TRAVAILLER.jpg
MOINS.jpg
GAGNER.jpg
PLUS.jpg

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 10:22


Vulves à colorier
Par Tee Corinne

 

“In 1973 I set out to do drawings of women’s genitals for use in sex education groups. I wanted the drawings to be lovely and informative, to give pleasure and affirmation. I organized the drawings into a coloring book because a major way we learn to understand the world, as children, is by coloring. As adults many of us still need to learn about our external sexual anatomy.” –Tee Corinne

 

Over three dozen cunts of every size and description for you to color. Originally used for a sex-education class. Crayons not included.
Précise l’éditeur.


Cunt-Coloring-Book.jpg

 

Tee Corinne, Cunt Coloring Book, San Francisco, Last Gasp Books, 1975, 48 p. Le titre est constamment réédité et donc toujours disponible ici.

Du coloriage pour les petits et les grands, c’est ici et .


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