Vous pouvez voir et revoir le film de Frank Zappa en vous rendant sur l’incontournable site Les introuvables. Dans mon souvenir, c’est une œuvre assez expérimentale.
Vous pouvez voir et revoir le film de Frank Zappa en vous rendant sur l’incontournable site Les introuvables. Dans mon souvenir, c’est une œuvre assez expérimentale.
Il était une fois André S. Labarthe
Présentation de l’éditeur :
Le singulier portrait du cinéaste réalisé par Estelle Fredet est l’occasion de (re)découvrir ses films les plus rares (hors des grandes séries thématiques), formant une libre constellation de rencontres et motifs intrigants, comme autant de « Rosebud ».
André S. Labarthe : « Le disparate est dans ma nature, et ce n’est jamais sans étonnement que je me découvre le lieu de tant de pensées qui s’ignorent entre elles (…) pensées sans domicile fixe, qui tournent autour de 3 ou 4 soleils… »
3 dvd - 6 films
Il était une fois André S. Labarthe d’Estelle Fredet (2008)
5 films inédits de André S. Labarthe :
– Rauschenberg, fragments d’un portrait (1968, vostfr)
– Van Gogh à Paris - Repérages (1988)
– Introduction à l’art océanien (1989)
– Soleil Cou Coupé (2007)
– L’Homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours (sur Orson Welles, 1990, vostfr)
Fiche du dvd et extrait vidéo sur le site de La Huit.
Monsters
Gareth Edwards, Royaume-Uni, 2010
Une partie de l’Amérique centrale est interdite à la circulation ; depuis des années des monstres y évoluent que les autorités militaires américaines et mexicaines tentent de confiner. Un photographe est chargé d’escorter jusqu’aux États-Unis la fille de son patron qui s’est légèrement blessée dans les environs, ce voyage les oblige à traverser la « zone infectée ».
À l’inverse des super productions hollywoodiennes qui mettent en scène des monstres qui détruisent Los Angeles ou New York (quand ce n’est pas une vague géante qui s’en charge), Monsters joue la carte de la sobriété. Le périple des deux personnages rythme le film, et il est plutôt lent voire contemplatif. Traversant des paysages superbes, par voie fluviale et terrestre, le spectateur se trouve plus souvent plongé dans l’atmosphère d’Apocalypse Now (des clins d’œil au film de Coppola parsèment Monsters) que dans celle de Godzilla.
Réalisé avec un budget modeste par une équipe réduite au minimum, on ne peut s’empêcher de siffler d’admiration devant le résultat et la qualité de la photographie, travail du réalisateur lui-même qui est aussi le scénariste, l’Anglais Gareth Edwards.
Akira
Katsuhiro Otomo, Japon, 1988
Je ne me rappelle plus qui a dit à la sortie du film qu’il était le 2001 de l’animation. J’ai d’autant plus ressentie la justesse de cette comparaison que je n’ai pas plus compris Akira que le Kubrick ! Qu’importe d’ailleurs, pourvu qu’on ait l’ivresse, et il en va de ces deux chefs-d’œuvre comme de la poésie la plus abscons, c’est la sensation qui prime.
L’univers de Néo Tokyo, rempli de troubles politiques et sociaux incessants (rôle de l’extrême-gauche dans les émeutes et les grèves, phénomènes des gangs, soulèvements sectaires, attentats et incendies, etc.), ne cesse de fasciner et il participe pour beaucoup à l’originalité du film et à son inscription dans un répertoire adulte : on ne montre pas Akira à des moutards. La bande-son est une véritable perle et tient une place aussi importante que les décors, l’animation des personnages et des véhicules (ah, la fameuse moto de Kaneda ! Le seul deux roues que j’accepterais de conduire).
Akira a ouvert la voie – une autoroute ! – à toute la foisonnante production de films d’animation de science-fiction des décennies suivantes, en tête desquels figure l’incontournable Ghost in The Shell. Ajoutons que la même année 1988, Miyazaki sortait le long-métrage Mon voisin Totoro propulsant le studio Ghibli au sommet. Soit deux grands pas en avant pour l’animation japonaise.
L’affiche du bas a été récemment publiée en tirage limité par l’éditeur Mondo, voir leur blog, qui est un régal pour les amateurs de graphisme.
Bandes-annonces : Akira (l’originale en vostfr), Akira (réédition Blu-Ray), Monsters (vostfr).
Sur quelques films d’anticipation et de science-fiction (4)
Jean Ziegler contre l’ordre du monde
Un film de Elisabeth Jonniaux
Présentation de l’éditeur :
Ce film nous emmène à la rencontre de Jean Ziegler, intellectuel engagé, l’une des voix contemporaines les plus puissantes pour dénoncer « l’ordre cannibale » du monde. Il revient sur sa trajectoire d’homme de gauche, ami de Sartre, compagnon de route des mouvements de libération d’Afrique, des guérillas d’Amérique Latine ; sur les innombrables combats qu’il a menés, d’abord dans son propre pays, la Suisse.
Fiche du film et extrait vidéo sur le site La Huit.
Il est question de Jean Ziegler ici, ici et là.
J’ai honte pour vous.
J’ai honte que vous ayez réussi à tromper en ce dix mai tant de petites gens qui n’y connaissaient rien ni politique ni en histoire. Mais ce n’était que des électeurs, n’est-ce pas ?
J’ai honte que vous ayez occulté si longtemps le passé nazi de votre président et que l’ayant découvert vous ayez feint de vous en offusquer, bande de vauriens ! Ceci dit, la francisque sied à votre plastron, messieurs et mesdames les socialistes, bien mieux que les médailles de la résistance. J’aime aussi que le drapeau français sera à jamais celui que votre président a recouvert sur la tombe de son ami René Bousquet. Vous méritez sans conteste cette belle nuance de bleu blanc rouge : elle fait votre histoire et votre grandeur !
Ce n’est pas la mienne.
René Bousquet, souriant
J’ai 41 ans depuis quelques semaines. Il fait beau, très beau. Je vais être père cet été.
Je me souviens de vos amis qui vivaient dans une des grandes tours du XIIIe arrondissement, au-dessus du centre commercial Italie 2. Dans leur entrée, il y avait la force tranquille, une immense affiche – Dieu seul sait où ils l’avaient prise. En arrivant chez eux, on ne voyait que cela !
Je me rappelle de leur fierté, de la tienne, Charlie ; il y avait cet immense espoir. J’ai 41 ans et je me souviens de l’immense affiche dans l’entrée, chez vos amis.
J’ai onze ans depuis quelques semaines. Il fait beau, très beau. Je suis dans le bain. Dans la salle de bain il y a une grande fenêtre, elle donne sur la terrasse qui elle même plonge sur l’hôpital Trousseau. Nous longeons l’hôpital des enfants malades. Il y a beaucoup de lumière. Je n’ai plus le souvenir du moment où j’ai pris mon bain (avant, pendant ou après le résultat des élections ?).
J’ai onze ans et je suis dans mon bain. Je sais que nous avons gagné. Charlie vient me dire que dorénavant « plus rien ne sera comme avant ». Je ne sais pas ce que cela veut dire, mais j’y crois dur comme fer parce que c’est Charlie qui le dit. J’ai onze ans et je suis dans mon bain. Dehors il fait vraiment très beau.
La réédition de Mes Cahiers rouges de Maxime Vuillaume
aux Éditions de la Découverte
Présentation de l’éditeur :
Ici restitués pour la première fois dans leur intégralité, Mes Cahiers rouges – parus entre 1908 et 1914 dans les célèbres Cahiers de la Quinzaine de Charles Péguy – constituent un classique de la littérature communarde. Durant l’Année terrible, leur auteur, Maxime Vuillaume (1844-1925), fut constamment aux premières loges, tantôt comme spectateur, le plus souvent comme protagoniste. Engagé volontaire dans la Garde nationale, il participe aux journées insurrectionnelles des 31 octobre 1870 et 22 janvier 1871. À compter du mois de mars, c’est par la plume qu’il poursuit son combat, en fondant l’un des journaux les plus lus – et certainement le plus populaire – de la révolution communaliste : Le Père Duchêne. Au cours de la Semaine sanglante, enfin, il n’hésite pas à prendre les armes pour résister à l’assaillant versaillais.
Rédigés dans un style franc et direct, Mes Cahiers rouges ressuscitent tout un pan de l’histoire de France, trop souvent négligé : l’opposition tumultueuse au Second Empire décadent, le siège de Paris, cette fraternelle utopie que fut la Commune de 1871, avec ses joies, son allégresse, ses déboires et ses désillusions. Des pages plus sombres également : la brutalité et la férocité de la répression, la proscription et son lot de souffrances, le retour des exilés et la nostalgie d’un espoir assassiné.
Aux antipodes de la solennité et du ton compassé qui caractérisent les traditionnels Mémoires, l’écriture incisive et alerte de Vuillaume conduit le lecteur à travers la ville révoltée, le fait sursauter quand claque un coup de feu, l’emplit d’effroi lorsqu’un communard est exécuté. Un livre vivant. Bien vivant. À (re)découvrir avec délectation.
Édition établie par Maxime Jourdan, collection « Cahiers libres », 15,5 x 24, broché, 720 p. Vous pouvez le feuilleter ici, la fiche du livre est là et il coûte 27,50 €.
Maxime Vuillaume, Mes Cahiers Rouges au temps de la Commune, Paris, Albin Michel, 1971, 444 p. Ce volume est la reproduction intégrale, en fac-similé, de l’édition originale de 1909.
Je remercie Laurent Six pour toutes ces informations et la numérisation de l’édition de 1971.