Présentation du libraire :
(CINGRIA frères et associés). JARRY (Alfred). Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien.
Paris, Bibliothèque Charpentier, 1911, in-12, reliure bradel plein papier à motifs floraux à rubans sur fond noir, type papier peint, pièce de titre manuscrite de parchemin, tête cirée rouge, non rogné, 121 p. (reliure de l’époque). Édition originale. Exemplaire ayant appartenu au peintre genevois Alexandre CINGRIA, qui curieusement n’a fait conserver de l’ouvrage que la première partie (121 pages pour 315) et la table des matières en prenant soin d’apposer une étiquette pour masquer sur la page de titre et de faux-titre “Spéculations”, la seconde partie du volume. Cet exemplaire, très rustique d’aspect, voire hybride, est par son étrangeté et sa provenance tout à fait désirable. Le cachet du peintre, de forme ovoïde est serti d’une couronne où le nom Alexandre Cingria se détache sur un fond noir. S’il est probable que C. F. Ramuz rencontra Alfred Jarry à la Closerie des Lilas ou ailleurs durant son long séjour parisien, c’est à coup sûr Charles-Albert, le turbulent frère d’Alexandre, qui fit découvrir dans le cercle de ses amis siégeant à la table ronde de la rédaction des Cahiers Vaudois la personnalité et les livres du père de Faustroll. “J’attache une très grande importance à Jarry” dit-il, “Il n’y a que lui qui puisse nous sauver des mélomanes et des Pécuchets de la peinture et d’une littératuraille qui n’engendre que de petites crottes”. Très tôt favorable à une “jarryniana”, il ira s’enquérir auprès de Valette des formalités et des droits pour entreprendre une réédition des Jours et des nuits. Projet qui restera sans suite. Notons enfin, pour terminer cet épisode du Père Ubu chez les Helvètes, que c’est à Lausanne qu’une édition des œuvres complètes vit le jour, même si son principal mérite ne fût que d’être la première, et aussi que le peintre René AUBERJONOIS, ami d’Alexandre et de son frère, qui la saluera avec force, illustrera une édition d’Ubu roi chez Eynard en 1952.