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20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 14:21


Il me faut ajouter quelques commentaires sur les reconstructions qui ont lieu à Pékin ces derniers mois.


Je veux dire un mot sur les conditions des ouvriers du bâtiment car elles sont déplorables. Il est nécessaire de d’abord distinguer les ouvriers détenteurs d’un savoir-faire de ceux, dépourvus de qualification, qui sont employés aux tâches les plus ingrates. On retrouve les premiers sur de petits chantiers, de la taille d’une maison individuelle ; c’est ce genre de travaux que je photographie ces temps-ci. Les seconds sont engagés sur des constructions plus conséquentes, comme les buildings, suivant le roulement des trois-huit.

Dans les petites constructions, les ouvriers engagés dorment sur le chantier même. Au bout de ma rue, des ouvriers se sont construit un abri de fortune mêlant tôle, planches et bâches. Ailleurs, dans un autre chantier, ils s’abritaient dans les parties déjà construites. On ne peut s’empêcher de souligner l’inconfort, la promiscuité et le manque d’hygiène que cela entraîne. Pourtant, ces conditions, aussi misérables nous semblent-elles, passent pour relativement « privilégiées » : au moins font-ils l’économie des frais de logement.




Lors de mon premier séjour à Pékin, en novembre 2007, j’ai pu entrer dans un bâtiment voué à la destruction, là logaient des dizaines de paysans fuyant la campagne et sa misère pour s’enrôler dans les chantiers des grandes villes. Or c’est leur employeur qui leur louait cet « espace ». L’endroit était inqualifiable. Au milieu de la cour, il y avait une montagne d’immondices. Les hommes, on appelle ces esclaves modernes, frères en misères de ceux de Dubaï, les mingong, s’entassaient sur des planches et partageaient ces couches selon leur rythme de travail, il y avait donc en permanence des ouvriers qui se reposaient.




Ce racket, assez courant, n’est pas la seule injustice. Parfois – j’avoue ignorer si la chose est rare ou très fréquente – on applique pour principe de ne payer les ouvriers qu’à la fin du chantier. Vous me voyez venir ? Effectivement, il est arrivé que des patrons se sauvent avec la caisse une fois le bâtiment achevé. Pour arriver à cette paye, encore faut-il ne pas avoir rencontré d’accident : les consignes de sécurité avoisinent le zéro. Il suffit de lever la tête pour s’en rendre compte. J’ai vu des ouvriers travailler la nuit, en extérieur, par moins vingt degrés.

 

Le dernier commentaire que je voulais ajouter a été soulevé par plusieurs défenseurs du vieux Pékin qui est, comme vous ne l’ignorez plus, en voie d’extinction, pris dans une spirale destructrice sans équivalent dans l’histoire de cette ville. Ne disposant personnellement d’aucun élément d’enquête ni d’études de terrain, je vais citer la conclusion d’un article que mon amie Frédérique vient de publier sur le site Aujourd’hui la Chine.

« Et le combat est loin d’être terminé. À l’heure où l’on constate dans tous les hutong de la capitale une vague de réhabilitation des maisons des habitants, Huaxinming tire la sonnette d’alarme. “C’est une occasion pour les autorités de refaire de nouveaux enregistrements des terrains. Toutes les constructions ajoutées pendant la révolution culturelle dans les propriétés ne sont plus comptées comme appartenant aux propriétaires. Vous avez donc des propriétaires qui se retrouvent avec des constructions chez eux, dans leur cour, mais qui ne sont plus à eux et, disent les autorités, le terrain sur lequel elles reposent ne leur appartient plus non plus” s’insurge Huaxinming. »


(« Un livre pour en finir avec la complaisance face aux expulsions » par Frédérique Zingaro, http://www.aujourdhuilachine.com/actualites-chine-un-livre-pour-en-finir-avec-la-complaisance-face-aux-expulsions-11111.asp?1=1)


Pour un aperçu des conditions de travail des mingong et des autres catégories dans la Chine contemporaine, je renvoie à l’enquête de Hsi Hsuan-Wou et Charles Reeves, China Blues, paru chez Verticales il y a tout juste une année.

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20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 12:42



« Le traitement de la Chine dans les médias français
fut en 2008 particulièrement subjectif et aggressif »


Aujourd’hui la Chine
20 mai 2009
par Harold Thibault

 

Pour Lionel Vairon, sinologue, ancien diplomate en poste en Asie et directeur général de CEC Consulting, les médias français sont manichéens et frisent le racisme dans leur traitement de la Chine.


Comment jugez-vous le traitement des questions touchant à la Chine dans les médias occidentaux ? Trouvez-vous qu’ils sont trop durs avec la Chine ?


Le traitement de la Chine dans les médias français – les principaux médias américains sont certes très critiques mais souvent plus équilibrés et capables de produire des analyses nuancées – fut en 2008 particulièrement subjectif et agressif, frisant à maintes reprises le racisme. Dénoncer les excès, abus et autres dérives du système chinois actuel relève de la mission d’information des journalistes, mais encore faut-il pour cela être en mesure d’analyser la réalité, de disposer de sources d’informations crédibles et de posséder une connaissance approfondie du pays, en particulier linguistique et culturelle. Un journaliste chinois en résidence à Paris et ne parlant pas le français serait vertement critiqué du côté français comme parfaitement incapable de juger des réalités françaises, pourquoi n’en est-il pas de même en Chine ? Je ne suis pas choqué par la dureté des propos – sauf lorsqu’ils sont irrespectueux pour les Chinois en tant que peuple – mais par l’absence totale de nuance, le manichéisme et l’aveuglement de nombre d’articles.


Comment expliquez-vous ce traitement ?


Je pense que ce traitement repose sur divers paramètres, les plus importants étant à mon sens l’insuffisance de connaissances, la recherche de la facilité et une forme de mépris culturel encore très tenace.

 

La suite est à lire sur
http://www.aujourdhuilachine.com/article.asp?IdArticle=11161

 

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20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 10:21


Xiaojingchang

À la différence des images que je montrais récemment, celles-ci concernent un chantier privé. C’est une dame d’une soixantaine d’années qui fait bâtir une maison en respectant au plus près les règles de la construction traditionnelle, quitte à remuer ciel et terre pour dénicher les nattes de roseaux qui serviront à l’isolation du toit. Je tacherai de revenir à cette adresse pour suivre la construction qui ne s’achèvera pas avant la fin de l’année 2009.










































 

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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 19:30


 

Je remercie Hélène Duvigneau de m’avoir autorisé à reproduire sa photographie prise à l’été 2007 au marché de Panjiayuan à Pékin.

 

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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 13:55
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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 10:22













Pour Marc Kalinowski et Olivier Venture. 














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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 12:10


La situation est simple : tout est en travaux. Aux chantiers habituels, toujours aussi nombreux, s’ajoute une vaste opération de reconstruction des maisons dans les hutongs entièrement financée par la municipalité de Pékin – cette réhabilitation ne concernant que les possessions de l’État. Depuis le mois de mars, cela n’arrête pas : on respire de la poussière, la circulation est entravée, le bruit est insupportable. On empruntait les hutongs pour leur calme, on préfère ces temps-ci les grandes artères !


Mais ce qui est exceptionnel, c’est que ces reconstructions suivent, peu ou prou, les plans et les techniques traditionnels et emploient les matériaux qui servent depuis des centaines d’années ; c’est une occasion d’observer à une très grande échelle la pérennité du savoir-faire local.



 








 
 

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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 11:18
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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 06:38


Plus d’un millier d’ex-libris exposés au
Beijing World Art Museum







 












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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 15:03



En bas, aux côtés de Jef, l’Atlas présent lui aussi à la manifestation.







Mes photos n’étant vraiment pas convaincante, je vous invite à vous rendre sur les sites des deux artistes (Jef en a plusieurs).  
http://www.myspace.com/jefaerosol
http://www.latlas.net/


 

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