« Juan Gris, Rimes de la forme et de la couleur »
du 24 juin au 31 octobre 2011
Présentation du musée :
Arrivé à Paris à l’automne 1906, Juan Gris, qui a pu obtenir un atelier au Bateau-Lavoir grâce à Picasso, assiste à la naissance du cubisme. Il voit s’élaborer, dans les dernières années de la première décennie du XXe siècle, la première phase du cubisme qui sera par la suite qualifiée d’analytique et dont il va à son tour assimiler les innovations en y apportant sa propre vision. Une vision relevant d’une approche intellectuelle et plastique qui le conduit à une synthèse personnelle et qui lui attribue une place essentielle dans l’élaboration de la seconde phase du cubisme, dite synthétique.
C’est cette seconde phase, qui prend pleinement sa dimension chez Gris pendant les années de la Première guerre mondiale, que retient cette exposition. Après un bref rappel de la période antérieure, elle propose un éclairage du rôle particulier de l’artiste dans l’évolution de l’esthétique cubiste, le langage plastique qui a été le sien, le caractère singulier de sa démarche. Car si Juan Gris enrichit de sa propre personnalité l’expérience de la décomposition analytique du motif, il n’aura de cesse de chercher à atteindre une perfection de l’équilibre entre la référence au réel et une architecture de l’œuvre ayant ses propres lois, son propre langage. La synthèse s’opère chez lui par un dépouillement de plus en plus marqué, par une respiration nouvelle d’un espace souvent fermé chez les peintres cubistes, par un éclatement de la couleur tout à fait atypique dans l’esthétique cubiste, par une sensibilité personnelle qui le conduit à observer la vie intérieure de chacun de ses sujets.
Ainsi l’intellectualisation qui anime sa démarche, et qui a parfois été qualifiée de « froideur », accorde-t-elle une large place à la sensualité plastique. Ce côté sensible et sensuel qui, je pense, doit exister toujours, je ne lui trouve pas de place dans mes tableaux, écrivait-il en 1915 à son marchand Daniel-Henry Kahnweiler, témoignant très tôt d’une préoccupation qui le fit recourir à maintes reprises à une terminologie poétique lorsqu’il parlait de sa peinture. Dans un de ses textes publié dans L’Esprit Nouveau en 1921, il précisait son désir d’humaniser la peinture et expliquait ses recherches en se référant à Cézanne : Cézanne d’une bouteille fait un cylindre, moi […] d’un cylindre je fais une bouteille, une certaine bouteille. Cézanne va vers l’architecture, moi j’en pars. C’est pourquoi je compose avec des abstractions (couleurs) et j’arrange quand ces couleurs sont devenues des objets. Par exemple, je compose avec un blanc et un noir et j’arrange quand ce blanc est devenu un papier et le noir une ombre ; je veux dire que j’arrange le blanc pour le faire devenir un papier et le noir pour le faire devenir une ombre. Cette peinture est à l’autre ce que la poésie est à la prose.
Sur le musée Paul Valéry ceci et sur ces gros cons de Sétois cela.
L’aventure de l’édition intégrale du Journal Intime
d’Henri-Fréderic Amiel
par Anne Cottier-Duperrex
C’est une manière de prolonger l’hommage à l’animateur de L’Âge d’Homme : ce témoignage de la publication du Journal d’Amiel voulue par Dimitrijevic.
La suite est à lire ici.
Présentation de l’éditeur :
Cet ouvrage est la nouvelle édition, mise à jour et considérablement augmentée (de près d’un tiers de nouveaux textes) de L’Esprit fumiste et les rires fin de siècle, paru chez José Corti en 1990.
Entre deux guerres franco-allemandes, de 1870 à 1914, on assiste à un foisonnement artistique et culturel ; cabarets et revues animent la vie intellectuelle, et dans leur sillage, des groupes tels que les Fumistes, les Zutistes, les Incohérents, les Jemenfoutistes s’essayent à des formules nouvelles que popularise le Chat noir, le café montmartrois cher à Toulouse-Lautrec ou Aristide Bruant.
Cette anthologie réunit des écrivains méconnus aux grands noms de la parodie, de la polémique, de la satire de l’ironie et de l’absurde : Alphonse Allais, Alfred Jarry, Xavier Forneret, Lautréamont voisinent avec Charles Cros, Jules Laforgue, Erik Satie ou Cami. C’est la naissance de l’humour moderne, avec ce qu’il a de provocateur, d’inventif et de fantaisiste. Le mouvement Dada en est le direct héritier.
L’ouvrage est suivi d’un dictionnaire des auteurs et d’un index.
Le site de l’éditeur est ici. La couverture de l’édition originale là.
GUISE (Aisne) - Vue générale
« LE FAMILISTÈRE » - Ses potagers ouvriers attenants et au fond les Usines GODIN.
(Source : eBay.)
Je viens de récupérer ce magnifique recueil qui propose, actuellement, ce qu’il y a de plus complet sur le poète. Le site de l’éditeur est ici, et c’est loin d’être le seul trésor des Éditions du Sandre !
Charles Cros, Œuvres complètes, Paris, Éditions du Sandre, 2011, 18,8x21,6, 700 p. Édition établie et préfacée par Jacques Brenner. Postface de Guy Charles-Cros. Fac-similé de l’édition du Club français du livre, 1955.
Le volume comprend Le Coffret de santal, Le Collier de griffes, La Vision du Grand Canal Royal des Deux Mers, L’Église des Totalistes, Contes et nouvelles, Monologues, Le Moine bleu, Textes scientifiques.
D’autres éditions de Charles Cros ici, ici et là.
La Revue blanche, Paris, Christian Bourgois, coll. « 10/18 », série « Fins de siècles » dirigée par Jean-Baptiste Baronian, 1989, 11x18, 350 p. Anthologie présentée par Olivier Barrot et Pascal Ory.
La Revue blanche (1).
Paul-Henri Bourrelier, La Revue blanche, Une génération dans l’engagement, 1890-1905, Paris, Fayard, 2007, 15,5x23,5, 1 200 p., ill.