Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 02:41




Dessin de Nardo pour Bakchich,
le journal (et le site) qui inspire ses dessinateurs.


http://www.bakchich.info/Un-air-de-petit-Tarnac,08232.html



Partager cet article
Repost0
15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 23:49


« Mention rien », le pseudo reportage de deux étudiants,
ruine le reste de crédibilité de ce torchon

On s’est amusé du mauvais coup que deux étudiants aux arts décos de Strasbourg ont joué à Paris-Match : participant à un concours de photoreporta
ge, ils remportent le premier prix, leur enquête sera publiée dans le vilain hebdomadaire. Lors de la cérémonie, ils dénoncent le spectacle qui s’étale dans cette presse et révèlent que leur enquête et les photos étaient entièrement bidonnées, ce sont des amis qui posaient et les témoignages n’étaient que le fruit de leur imagination ! Trop tard pour faire marche arrière ; l’article paraît quand même. Le poids des mots et le choc des photos s’abattent sans pitié sur la tête des membres du jury.

Des concurrents de Paris-Match, qui ne valent pas mieux qu’eux (Libération, Le Monde), rapportent l’affaire et se gaussent assez bêtement. Enfin, le geste artistique est authentifié et salué par deux maîtres de la fumisterie : Kiki et Loulou Picasso de la Fraternité des précaires.


Quelques extraits du « reportage »
de Guillaume Chauvin et Rémi Hubert



« Ça m’est arrivé plusieurs fois le soir, en fermant la fac, de mettre des étudiants à la porte… Je sais que c’est pas facile pour eux, mais j’ai pas le choix… »
Gérard, agent de service.



« Il ne faut pas se fier aux apparences : ce n’est pas forcément ceux que l’on croit qui souffrent de la précarité. Quand j’ai vu par hasard une de mes élèves faire le trottoir, j’ai eu un choc. »
Pierre, membre du corps enseignant.



« On vit à trois dans vingt mètres carrés, alors on a organisé un roulement pour savoir qui dort par terre. »
Emma, 23 ans, Master de Philosophie.



« Pour pouvoir étudier le jour, je me sers de mon cul la nuit… De temps en temps je reviens à l’appart’ entre midi et deux pour dormir. C’est dingue d’en être arrivée là. Heureusement j’arrive encore à le cacher. »
Emma, 23 ans, Master de Philosophie

La suite est à découvrir sur le site de Guillaume Chauvin.


Partager cet article
Repost0
27 juin 2009 6 27 /06 /juin /2009 07:16


Après le décès de la chanteuse Eva Bruni,
de multiples réactions



Un ange au destin brisé


LA MORT D’EVA BRUNI
D’UNE SURDOSE D’HÉROÏNE


Les bouquets de fleurs s’entassent devant le palais de l’Élysée en un amoncellement délirant ; Nicolas, son mari et Führer, peine à sortir à pied.


Des messages des grands de ce monde…

Omar Bongo, George Bush, Alberto Fujimori, Dominique Strauss-Kahn et Illich Ramírez Sánchez alias Carlos de sa villa de Saint-Mandé ont exprimé immédiatement leur détresse et leur peine.



Carlos, la vedette du prochain film d’Olivier Assayas, se dit consterné par la nouvelle. « C’est un peu pour elle que j’ai été si rock’n’roll », confie l’ancien tueur psychopathe reconverti, avec le succès que l’on sait, dans la vente de produits détergents industriels.


… Et même des plus humbles

Des mots simples pour dire l’émotion :

Véronique G., Volontaire :
« Elle était comme une mère pour moi… Une soeur aussi… Si bonne… »

Eva T., Volontaire :
« C’est un peu de la grandeur de la France qui part avec elle. »

Shige G., Volontaire :
« Il faut se mobiliser et affréter des cars afin que les Volontaires du Pas-de-Calais comme ceux de la Lozère puissent rendre hommage à la grande dame qu’était Eva Bruni. Surtout, nous devons soutenir son Führer de mari, dans ce moment infiniment douloureux.
« Nous espérons que les musiciens pro-HADOPI sauront manifester leur solidarité dans un grand concert qui reste à organiser au pied de la tour Eiffel. Pierre Arditi, Etienne Daho, Charles Aznavour depuis sa clinique de Neuilly et Michel Polnareff depuis la sienne à Los Angeles se disent d’ores et déjà partant ! »

Dans un second message, il ajoute :
« … le décès d’Eva Bruni peut resserrer les liens de la communauté et invite tous les Volontaires de la région parisienne à se retrouver au bas de l’avenue Montaigne, à proximité du pont de l’Alma, avec du champagne et de la cocaïne, dans une grande veillée œcuménique et solidaire. »


Le reste est, bien entendu, à lire à l’adresse habituelle :

« Kiki Picasso attristé par la mort de Carla Bruni-Sarkozy »



La photo de la diva est signée de Daniel Rondeau, fan de la première heure, ancien de la Gauche prolétarienne, devenu membre éminent de la Fraternité des précaires. Celle de Carlos vient d’un photomaton, tout simplement.




Partager cet article
Repost0
20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 20:09

Un entretien avec Kiki Picasso et Lulu Larsen
sur le site Article XI


Kiki Picasso :
« Il y a toujours une effervescence créatrice, quelque part »


Intérêt de ce court entretien : Kiki et Lulu évoquent l’activité de Bazooka au journal Libération dans les années soixante-dix.


Extrait :

Vous parlez de la Fraternité des Précaires ? De quoi s’agit-il ?

Vous voulez que je vous dise la vérité ? Elle est destinée à mentir. À instiller le doute dans l’esprit des gens. À leur faire croire que c’est peut-être vrai. Qui sait ?

C’est l’Office central des Inégalités qui nous a commandé un rapport sur la Fraternité des Précaires, un groupe de pression avec lequel nous avons déjà collaboré et avec qui nous avons des rapports privilégiés. Peut-être parce que la Fraternité, ces derniers temps, semble céder à son penchant pour la violence.

Ils sont terroristes ? Membres de l’ultra-gauche ? Tarnaciens ?


Non, non… Il s’agit d’un peu tout le monde. La Fraternité des Précaires est constituée d’individus extrêmement isolés, ne sachant parfois pas - même ! - qu’ils en font partie. On les appelle les Volontaires. Ils sont extrêmement motivés.

Nous-mêmes… nous pourrions y appartenir ?

Qui sait ?

Et quel en est le but ?


Il n’est pas vraiment défini. Il s’agit de commettre des actions violentes, mais pas seulement. Disons : du sabotage et des incivilités, de façon générale. Par exemple, nos volontaires rayent les vitres du métro ou jettent des pierres sur les autoroutes…


La suite est à lire sur

http://www.article11.info/spip/spip.php?article461



Partager cet article
Repost0
16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 16:58


Kermesse des Volontaires

Je rappelle la tenue de la kermesse de la Fraternité des précaires, jeudi prochain, le 18 juin 2009, de 16 h à 21 h, à la galeri
e éof (15, rue Saint-Fiacre, à Paris dans le deuxième arrondissement). J’y serai !

Une grande tombola est organisée pour la circonstance avec un livre (tiré à un très petit nombre d’exemplaires) de Kiki et Loulou Picasso à gagner.




Le site de la Fraternité précise : « On demande des Volontaires électriciens, peintres, informaticiens, menuisiers pour donner un coup de main pendant le montage de la kermesse du 18 juin qui se tiendra, cette année à l’espace éof , 15 rue saint fiacre 75002 Paris. Les Volontaires intéressés peuvent se présenter sur le lieu de la kermesse à partir du 5 juin où une permanence quotidienne sera assurée de 14h à 20h.
Pensez à prendre vos outils.
On recherche également des Volontaires pour assurer le service d’ordre pendant le déroulement des festivités. »
http://www.lafraternitedesprecaires.org/



Partager cet article
Repost0
12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 00:28


Marjane Satrapi


Partager cet article
Repost0
11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 22:45



Je donne à lire plus bas, après cette présentation, deux courts extraits d’un remarquable entretien fleuve, sorte de bilan de Jean-Christophe Menu, auteur (Livret de Phamille) et responsable de L’Association qui vient de publier le livre de Kiki et Loulou Picasso, Engin explosif improvisé.



Depuis sa fondation en 1990, cette modeste maison d’édition a plus fait pour la bande dessinée (française et internationale) que n’importe qui d’autre. Historiquement, son importance est à comparer à celles qu’ont eues les revues Pilote, sous la direction de Goscinny, Métal Hurlant et les éditions Futuropolis. Outre ses cofondateurs Lewis Trondheim, David B., Menu, Mattt Konture, Killoffer et Stanislas, L’Association a contribué à la reconnaissance de Marjane Satrapi, Joann Sfar, Vincent Sardon, Jochen Gerner, Blutch, et j’en passe, sans oublier de nombreux auteurs étrangers. Autre aspect de son travail, une constante politique éditoriale liée au patrimoine de cet art a permis, entre autres, les rééditions d’œuvres de Mattioli, Forest, Gébé.

L’équipe s’est montrée très présente sur le plan de l’analyse et de la réflexion sur la bande dessinée, voire sur le terrain de la polémique (là, Menu s’est distingué), au moyen de ses divers publications, pas toujours graphiques, dont on retiendra l’éphémère et étonnante revue critique L’Éprouvette qui imposait, parfois par la force, une vraie vision et une éthique au sein de cette activité. Les mêmes constituent le noyau dur de l’Oubapo, Ouvroir de bande dessinée potentielle, équivalent de l’Oulipo (Queneau, Perec) et satellite du Collège de ‘Pataphysique.


Un autre de ses mérites aura été de rediscuter les termes qui semblaient immuables de bande dessinée, album, etc., et d’avoir lentement imposé l’idée de roman graphique, relevant ainsi le niveau intellectuel d’une profession traumatisée par l’étiquette qui lui colle toujours à la peau auprès d’une majorité de gens, celle d’un amusement réservé aux enfants (voir à ce sujet les pages très éclairantes du Journal d’un album de Dupuy et Berberian). Sur ce point, l’importance de cette génération d’auteurs réside, pour beaucoup, dans des œuvres à caractère autobiographique. Les séries L’Ascension du Haut Mal de David B. puis Persepolis de Marjane Satrapi jouant ici un rôle premier dans son passage à l’âge adulte. Et ce n’est pas l’immense succès public de Satrapi qui les a contraints à s’en détourner. Ces nécessaires redéfinitions et recadrages, la dimension indépendante et l’aspect expérimental, la politique patrimoniale qui caractérisent L’Association est à rapprocher de l’opération historique des Cahiers du cinéma, du temps où la critique défendait une « politique des auteurs ».

Largement plébiscitée par une jeune génération de lecteurs, L’Association a aussi relancé l’intérêt pour la bande dessinée aux bientôt quarantenaires, comme bibi (et je ne suis pas le seul dans ce cas, croyez-moi) ; c’est dire assez la place que tiennent ces gens-là !





JC MENU

Entretien par Xavier Guilbert
« Du9 », mai 2009



« … Et puis s’inscrire aussi dans le courant des avant-gardes littéraires du début du vingtième siècle, en posant la question : puisque la bande dessinée est un art qui s’est développé en retard, est-ce qu’elle ne serait pas encore une avant-garde ? Est-ce qu’on ne serait pas encore dans la modernité plutôt que dans le post-moderne rampant, gluant, qui est partout ailleurs. Donc c’est une question ouverte, j’ai pas dit oui, j’ai pas dit non, j’ai posé la question. Par exemple, avec Christian Rosset on n’était pas tout à fait d’accord sur ces questions d’avant-garde, mais il y avait en tout cas le fait de s’inscrire dans un mouvement historique. Le fait de faire trois numéros [de L’Éprouvette] très très rapidement, et puis de saborder la revue au numéro trois, c’était un geste d’avant-garde aussi, qui s’inscrit dans une référence aux mouvements comme Dada, ou encore l’auto-dissolution de l’Internationale situationniste. Le fait de saborder, pour moi, ça a été un geste aussi fort que de le lancer. C’est-à-dire, faire trois numéros en un an – trois numéros de plus en plus épais, avec de plus en plus d’ouverture, – et puis tout foutre en l’air immédiatement, en l’espace d’un an, c’est ça qui avait le plus de sens. »

« Killoffer me disait récemment – il est prof à l’ISAA –, il me dit que sur une classe, il y en a seulement un quart qui connaît l’existence de Reiser, par exemple. Et ça, ça m’hallucine. Que Gébé reste discret, ça je le comprends, il a toujours été difficile, mais Reiser était tellement populaire et tellement important de son vivant, que le fait qu’il puisse comme ça disparaître des mémoires, j’ai du mal à l’admettre et à l’accepter. Et à côté de ça, l’été dernier, il y avait toute une espèce d’opération du Nouvel Observateur qui ressortait les livres de Reiser et qui les offrait aux abonnés. Donc tout ça est paradoxal, et je crois que c’est le problème des arts populaires de ne pas avoir de mémoire, et que c’est vraiment très important de tout faire pour la cultiver. Surtout par rapport à des auteurs aussi importants, politiquement, que Gébé aujourd’hui. Et il y a aussi cet aspect peut-être plus politique depuis l’explosion du groupe, que j’assume, aussi une marque de radicalisation par rapport à, non seulement le contexte de la bande dessinée mais aussi le contexte général. Je suis effaré par le gouvernement dans lequel on est, et je n’imagine pas continuer à faire de la bande dessinée de divertissement ou légère, ou juste pour s’éclater. Ce n’est pas possible, il faut prendre des positions plus fermes par rapport à ce qui nous entoure. »


L’intégralité de l’entretien est à lire à l’adresse suivante,
http://www.du9.org/JC-Menu

Les numérisations proviennent du même site, sauf le portrait de Menu par David Grault, emprunté à Wikipédia, et la couverture de Livret de Phamille, récupérée sur un site de vente.

Ouverture prochaine du site Internet de L’Association :
http://lassociation.fr/




Partager cet article
Repost0
10 juin 2009 3 10 /06 /juin /2009 14:34

Olivia Clavel

expose sa peinture
à la galerie les Singuliers à Paris





Olivia Clavel, à ses côtés, Fury et Siouxie.

Sources :
http://picasaweb.google.com/Bazookaproduction



J’ajoute enfin un tout récent entretien déniché sur Internet de Kiki et Loulou Picasso, pétillants de drôlerie et d’intelligence. On peut regretter qu’un authentique dialogue ne se soit pas instauré entre les Picasso et ce correspondant.


Le retour des Picasso
Par Joseph Ghosn


À la fin des années 70 et durant les années 80, le collectif de graphistes Bazooka, dont faisaient partie Loulou et Kiki Picasso était très actif et influent. On lui doit notamment un travail graphique mémorable au sein du journal Libération, dans les suppléments Un Regard Moderne et Sandwich du même journal. Proches de plusieurs milieux artistiques, notamment celui de la Bande Dessinée, les Picasso ont beaucoup essaimé, mais donnaient l’impression d’avoir disparu de la circulation ou en tout cas d’avoir abandonné les pseudonymes.
Ils reviennent ces jours-ci grâce à un éditeur, l’Association, qui publie un ouvrage de travaux récents, faits à deux, et faisant écho à un autre travail, des années 80, intitulé
les Animaux Malades et republié en annexe du nouveau livre. Un livre au titre programmatique, Engin Explosif Improvisé, qui est très en accord avec son époque : politique et engagé, il se décline aussi dans un site internet, www.lafraternitedesprecaires.org qui décrypte l’actualité avec un regard oblique. Les Picasso disent même que leur livre est une commande, sous forme d’un rapport, venant de la Fraternité des Précaires, présentée comme un groupe de pression politique.
Schizophrénie ? Fiction ? Tout cela se mélange chez eux, pour donner un ouvrage totalement singulier, hors des modes et des normes. Les Picasso ont répondu à une interview de Menstyle par mail.


Comment s’est fait le retour au travail collectif que vous  n’aviez plus abordé depuis quelques années ? En quoi vous nourrissez-vous encore l’un de l’autre ?

Ce retour au travail collectif s’est fait tout naturellement par le biais d’une commande de l’Office Central des Inégalités. Nous n’aurions pas pu accepter seuls une telle charge de travail. La rédaction de l’étude d’impact a mobilisé notre énergie 24h/24 pendant plusieurs mois.

Y avait-il une nécessité de faire ce livre ? si oui, de quel ordre était-elle ?

Le plaisir de retravailler ensemble sur un projet bien défini : un livre qui soit une peinture.
Lassé de la monotonie, de la faiblesse que l’on ressent, faire une mise au point, regarder et peindre le Monde en crise (et s’y sentir libre et fort).
Aprés les années unregardmoderne.com où notre travail quotidien était visible uniquement sur le Web, Diffuser à nouveau nos images sur papier.
 
Ce livre est très politique : quels événements précis ou particuliers l’ont inspiré ?

Nous avions déjà travaillé pour la Fraternité sans pour autant devenir Volontaires. C’est grâce à cette relation de collaboration rapprochée que des contacts privilégiés furent tissés avec les Volontaires responsables de la rédaction du magazine clandestin Plan d’Urgence. Ils ont été enthousiasmés par les projets de couverture et les maquette que nous avons réalisé pour eux et ils ont donc accepté, en confiance, de nous aider lorsque l’Office Central des Inégalités nous a commandité l’étude d’impact. Ensuite, tout s’est improvisé dans l’harmonie. Les évènements se sont succédés à un rythme très rapide et très excitant. Il y a d’abord eu les émeutes de Noël passées sous silence par l’ensemble des médias, puis les enlèvements de policiers, leurs exécutions dans des conditions abominables lorsque les pouvoir publics ont refusé de se plier aux exigences demandées. Nous étions plongés dans un véritable bain émotionnel très enrichissant pour la création artistique. Nous avons surtout été inspirés par la série des actes de barbarie, également passés sous silence, dont furent victimes certains acteurs secondaires de la scène politique. Pendant cette période de troubles, nous nous sommes contentés d’être des observateurs tolérés. Ce n’est pas évident de rester neutre en travaillant aux cotés des Volontaires, mais nous pouvons affirmer que pendant cette immersion, pas une seule fois, nous avons eu l’impression d’être en danger.

Ce livre fait référence à un travail plus ancien (d’ailleurs réédité dans l’ouvrage) : quelles correspondances percevez-vous entre les deux travaux ? Pourquoi revenir, précisément, à cette œuvre-là et pas à une autre ?

Les Animaux Malades est une série réalisée en 1977-78, en parallèle de nos interventions quotidiennes à Libération.
On y retrouve, de façon plus libres et abouties, toutes les trouvailles graphiques de cette période intensément productive.

Vous vous êtes fait connaître en investissant des médias comme Libération. Quels souvenirs gardez-vous de cette période, entre Libé, Le Regard Moderne et Sandwich ? Quels seraient pour vous, aujourd’hui, les équivalents de ces supports ? Pensez-vous avoir investi Internet de la même manière que vous aviez investi Libé ?

À Libération, nous avons commencé il y a trente ans une œuvre d’embellissement indispensable à l’amélioration de la presse. Les support médiatiques qui auraient, aujourd’hui, besoin de nos services sont extrêmement nombreux. Malheureusement, nous avons sur Terre une durée de vie trop limitée pour accomplir une tache de cette ampleur. Nous nous contentons donc de répondre de façon sélective aux demandes les plus urgentes.

Quelles évolutions percevez-vous dans votre travail ? Entre Animaux Malades de 1977 et les nouvelles images, on dirait que vous avez gagné en luminosité, tout en conservant les mêmes techniques…

Engin Explosif Improvisé reprend le même principe de composition mis en place avec Les Animaux Malades. Un principe simple de « mix », comment par la juxtaposition de deux images en créer une troisième qui ne soit, ni l’appauvrissement, ni la parodie de l’une ou de l’autre. Que cela ne soit pas le simple collage de ce que nous aurions pu faire chacun de notre côté. Une image qui ai son sens et sa vie propre. Elles reprennent pratiquement les même techniques, bien qu’il n’était pas questions de se limiter par cela. Elles sont plus claires, plus évidentes. Nous avons gagné en naïveté. Nous travaillons en peintres, en atelier, nous les regardons beaucoup en prenant soin de la façon dont elles sont éclairées.
Nous avons gagné en nuances et en raccourcis.
 
Avez-vous, avec les années, perdu ou plutôt acquis de la gravité dans votre regard sur le réel ?

La rémunération généreuse offerte par l’office Centrale des Inégalité pour notre collaboration à son oeuvre nous a permis d’adoucir notre regard. Nous en avions grandement besoin, surtout en cette période difficile où les destructions d’emplois et les réquisition de biens personnels se multiplient de façon alarmante.
 
Votre livre se situe aux frontières entre le reportage, le documentaire, la fiction, le dessin, la bande dessinée, l’enquête, l’invention graphique : comment l’avez-vous construit ? quelles parts en étaient improvisées ? Qu’est-ce qui relève de l’écriture totale ? Qu’est-ce qui relève du hasard ?

La représentation de l’actualité (l’Histoire) au quotidien nous a toujours demandé d’être « multimédia », multitechniques… Ce livre n’aurait pas ce titre (Engin Explosif Improvisé) s’il n’était pas né d’une improvisation. Suivie d’un principe d’immersion.
Les premières pages sont l’ébauche, l’esquisse, d’un ensemble qui se définit plus vaste et plus précis à mesure de son avancée, pour finir par englober le tout d’une même harmonie.
Le livre devient alors, une sorte de construction précaire dans laquelle on est contraint, dès le premier instant, d’habiter et qui doit nous plaire (à peine construit ça doit marcher).
Le choix des images est bien souvent le fruit du hasard, une bonne surprise lors d’une promenade. Faire de la poésie avec de la communication de crise est un jeu plus réfléchi.

Votre « héritage » est-il lourd à porter ?

Une fois réglés, les droits de succession, et surtout les droits d’auteurs qui sont une atteinte à la liberté d’expression, il y a de fortes chances qu’il ne reste pas grand chose de lourd à porter.

Y a-t-il encore une nécessité ou une utilité à s’appeler Picasso ?

Tant qu’il sera possible de vendre des voitures, le fait de s’appeler Picasso permettra de restreindre le chômage dans le secteur de l’industrie automobile et sauver, ne serait ce qu’une dizaine d’emplois, restera une chose éminemment utile pour la collectivité.

Et Bazooka ?

Nous considérons Bazooka comme une entité dormante à réveiller uniquement en cas de coup dur ou pour passer à l’acte, si il n’existe plus aucune autre alternative pour résoudre un conflit majeur.


Engin Explosif Improvisé, L’Association, 30 euros.

http://www.menstyle.fr/culture/livres_photos/articles/090603-le-retour-des-picasso-loulou-et-ki.aspx




Olivia Clavel, Picasso brother, 2008.


Partager cet article
Repost0
6 juin 2009 6 06 /06 /juin /2009 18:00

Archéologie contemporaine

Quelques-uns des textes et les images postés

sur Facebook par Kiki et Loulou Picasso
avant l’ouverture du site de la Fraternité des précaires


MESSAGE À FAIRE PASSER
Mardi 12 mai, 14 h, une Volontaire, membre très active de la Fraternité des Précaires est arrêtée en pleine rue à Paris. Les policiers la braquent au volant de sa voiture, en expulsent la personne qui l’accompagne, avant de prendre la fuite avec notre camarade et son véhicule. Elle est conduite dans les locaux de la SDAT, sous régime antiterroriste (garde-à-vue de 96 h, avocat à la 72e heure).



KERMESSE (SUITE)
Des policiers de Seine-Saint-Denis, qui convoyaient deux Volontaires de la Fraternité des précaires placés en garde-à-vue, ont été attaqués au cours de la nuit de samedi à dimanche à La Courneuve avec une « arme de guerre », sans être blessés, a-t-on appris auprès du ministère de l’Intérieur et de source policière.


COMMUNIQUE FP
L’Office Central des Inégalités peut être satisfait du déroulement de la convention qui s’est déroulée hier, 15 mai à la faculté de Metz.
Succès par la qualité des intervenants et des contributions, par la richesse des points de vue exprimés, par la curiosité et l’intérêt suscités mais aussi par la large participation de Volontaires, de sympathisants et d’un public venu de tout le Grand Est.



Partager cet article
Repost0
6 juin 2009 6 06 /06 /juin /2009 16:17

Piqûre de rappel :


Kiki et Loulou Picasso
Engin explosif improvisé



Exposition du 5 au 20 juin 2009

Lundi au samedi 14 h-20 h
Espace EOF
15, rue Saint-Fiacre, 75002 Paris
Métro : Grands Boulevards
Infos : Effi + Laurent 06 22 85 35 86
http://www.artsfactory.net



Engin explosif improvisé est publié par L’Association.



Le vernissage de l’exposition a fait l’objet d’un film amateur, disponible là :
http://chansondt.over-blog.com/article-32303843.html
et ici, dans une meilleure version :
http://www.youtube.com/watch?v=JKoHJolKYB8
Cette vidéo ne vous dispense pas de vous y rendre !






Et j’ajoute, dis et redis d’aller sur le site de la Fraternité des précaires (voir adresse ci-contre et ci-dessous) et de lire, si ce n’est pas déjà fait, l’article de présentation que j’ai donné ici : http://shigepekin.over-blog.com/article-31779569.html.

Partager cet article
Repost0

Présentation

Recherche

Archives