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28 juillet 2010 3 28 /07 /juillet /2010 12:57

 

 

Lettre de Jacques Bouveresse à Mme Valérie Pécresse,
ministre de l’Enseignement supérieur


En réaction à l’attribution d’une Légion d’honneur qu’il n’a jamais demandée, Jacques Bouveresse nous a transmis la lettre (en date du 17 juillet 2010) par laquelle il a refusé cet « honneur ».

 

Madame la ministre,

 

Je viens d’apprendre avec étonnement par la rumeur publique et par la presse une nouvelle que m’a confirmée la lecture du Journal officiel du 14 juillet, à savoir que je figurais dans la liste des promus de la Légion d’honneur, sous la rubrique de votre ministère, avec le grade de chevalier.

 

Or non seulement je n’ai jamais sollicité de quelque façon que ce soit une distinction de cette sorte, mais j’ai au contraire fait savoir clairement, la première fois que la question s’est posée, il y a bien des années [1], et à nouveau peu de temps après avoir été élu au Collège de France, en 1995, que je ne souhaitais en aucun cas recevoir de distinctions de ce genre. Si j’avais été informé de vos intentions, j’aurais pu aisément vous préciser que je n’ai pas changé d’attitude sur ce point et que je souhaite plus que jamais que ma volonté soit respectée.

 

Il ne peut, dans ces conditions, être question en aucun cas pour moi d’accepter la distinction qui m’est proposée et – vous me pardonnerez, je l’espère, de vous le dire avec franchise – certainement encore moins d’un gouvernement comme celui auquel vous appartenez, dont tout me sépare radicalement et dont la politique adoptée à l’égard de l’Éducation nationale et de la question des services publics en général me semble particulièrement inacceptable.

 

J’ose espérer, par conséquent, que vous voudrez bien considérer cette lettre comme l’expression de mon refus ferme et définitif d’accepter l’honneur supposé qui m’est fait en l’occurrence et prendre les mesures nécessaires pour qu’il en soit tenu compte.

 

En vous remerciant d’avance, je vous prie, Madame la ministre, d’agréer l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

Jacques Bouveresse

 

 

Jacques Bouveresse a publié aux éditions Agone neuf livres, dont cinq volumes d’Essais et, dernièrement, La Connaissance de l’écrivain.

 

Notes

 [1] Il s’agissait alors d’une proposition émanant du ministre socialiste Jack Lang. [ndlr]

 

 

Ce texte et sa présentation viennent du site de l’éditeur Agone, ici.

Il a été question de Bouveresse ici. J’ajoute que vous pouvez entendre ses cours du Collège de France en ligne,  ; mieux : vous pouvez l’écouter sur place, c’est gratuit et ouvert à tous.

 

Bouveresse.jpg

 

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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 21:55

 

Un regard américain sur la France des années 1940
Le Monde du 9 mai 2009

 

Auteur de La France de Vichy (Seuil, 1973) et spécialiste de la seconde guerre mondiale, l’historien américain Robert O. Paxton, né en 1932, a été professeur à l’université Columbia à New York, de 1969 à 1997. Il dirige l’exposition « Entre collaboration et résistance », sur la vie littéraire française sous l’Occupation, présentée à la New York Public Library jusqu’au 25 juillet. Il revient sur l’esprit de cette exposition.


Quelle idée forte avez-vous voulu mettre en avant dans cette exposition ?


Avant tout, je l’ai voulue didactique. D’abord parce que nombre de jeunes gens n’ont guère de connaissances historiques, mais aussi parce que les chercheurs ont fait beaucoup de progrès sur des questions comme la défaite militaire de 1940, par exemple.


Dans son ouvrage Le Mythe de la guerre-éclair (Belin, 1995), l’historien allemand Karl-Heinz Frieser montre que celle-ci, loin d’être jouée d’avance, a été la conséquence d’un calcul erroné de l’état-major français, qui avait jugé bon de poster ses meilleures unités loin au nord en Belgique et en Hollande. Or, tout a été fait par Vichy pour rejeter sur la société française « décadente » toute la responsabilité de cette débâcle.


J’ai voulu faire ressortir des continuités avec les années 1930 - et notamment à partir de l’affaire Stavisky, qui marque le début d’une intense mobilisation politique -, où nombre d’écrivains sont déjà orientés vers ce qui deviendra la collaboration, c’est-à-dire la tentation fasciste ou, pour reprendre l’expression de Drieu la Rochelle, « le rêve d’une France spartiate ».


Comment voyez-vous le monde littéraire français sous l’Occupation ?


Ce qui me frappe, c’est de voir à quel point il est divisé, polarisé. Pourtant, c’est complexe. Un vrai résistant comme Jean Paulhan maintient des relations avec tous. Paulhan protège ainsi son amitié avec Marcel Jouhandeau et continue de correspondre avec Drieu la Rochelle qui l’a remplacé en 1940 à la tête de la Nouvelle Revue française. Autrement dit, il y a simultanément des divisions et des réseaux d’amitié personnelle et de loyauté envers les institutions.


Quel regard portez-vous sur l’attitude des Français en 1945 envers les écrivains collaborationnistes ?


Les Français ont en quelque sorte établi une hiérarchie. Il y a d’un côté les vrais collaborationnistes, ceux qui figurent par exemple sur cette fameuse photo où, à côté d’officiers allemands, on voit des auteurs français revenant du congrès des écrivains européens organisé à Weimar, en 1941, par Josef Goebbels, alors ministre de la propagande. Il y a là Drieu la Rochelle, Robert Brasillach, André Fraigneau… (Ne figurent pas Jacques Chardonne, Ramon Fernandez ou Marcel Jouhandeau. Ni Marcel Arland, Paul Morand et Jean Giono qui avaient décliné l’invitation à la dernière minute.)


Il y a donc ceux-là d’une part et, d’autre part, des écrivains comme Montherlant qui, bien qu’éprouvant de la sympathie pour la « révolution nationale » de Vichy, écrit quand même à Karl Epting, le directeur de l’institut culturel allemand à Paris, pour qu’il agisse en faveur de Benjamin Crémieux – une lettre par ailleurs assez tiède à mes yeux, et qui n’empêchera pas Crémieux de mourir à Buchenwald en 1944.


Enfin, il y a les auteurs comme Colette, qui a certes publié dans La Gerbe, d’Alphonse de Châteaubriant, mais un texte non engagé. Ceux-là, il était possible de leur pardonner. Colette sera d’ailleurs la première femme à rejoindre le jury Goncourt en 1945.


Et les éditeurs ?


Ça, c’est plus étonnant. Les éditeurs sortent de la guerre quasi indemnes. Il y a certes eu quelques punitions pour les plus compromis. Grasset a perdu sa maison. Denoël allait faire face à un procès lorsqu’il a été assassiné. Le cas de Gallimard est un peu différent, et la maison s’en est tirée à moindres frais.


Comment faut-il interpréter cette quasi-absence d’épuration dans l’édition ?

 

Je ne sais pas. Sans doute est-il possible de faire un parallèle avec le monde des affaires. En 1945, la France avait grand besoin de faire repartir son appareil de production, on a donc tiré le rideau sur la collaboration industrielle. De la même façon, il était nécessaire de restaurer la vie intellectuelle, ce qui nécessitait des maisons prestigieuses comme Gallimard. C’est en tout cas mon hypothèse.


Quels sont dans cette exposition les documents qui vous frappent le plus ?


Deux lettres. La première est datée du 5 novembre 1940. Gaston Gallimard écrit à Jacques Schiffrin, le fondateur de la Bibliothèque de la Pléiade, une courte lettre un peu brusque pour le limoger. La deuxième est une lettre de Jérôme Carcopino, le 19 novembre 1940, plus sinueuse et empêtrée, mais dont le résultat est de priver Jean Wahl de son enseignement de philo à Normale-Sup. Ces deux courriers montrent à quel point une partie du monde universitaire et éditorial a fait appliquer le « Statut des juifs », sans grande pression de la part du gouvernement.


Publier ou ne pas publier, quelle est à cette époque la bonne attitude pour un écrivain ?


Beaucoup de résistants publient - Sartre, Camus, Elsa Triolet, Aragon... Très peu se taisent complètement, à l’instar de René Char qui écrit pendant toute la guerre mais ne publiera qu’après 1945. C’est un dilemme terrible. Ne pas publier, c’est laisser la France sans voix, et la vie littéraire aux mains des collaborationnistes et des Allemands. Publier légalement, c’est-à-dire en acceptant la censure, c’est faire le jeu de l’occupant, qui cherche à créer une impression de normalité, l’idée factice que tout va bien.

Propos recueillis par Florence Noiville


Trois cents documents commentés


Organisée par l’Institut Mémoire de l’édition contemporaine (IMEC) et la New York Public Library avec le Mémorial de Caen – où a été présenté, fin 2008, un travail de moindre envergure –, l’exposition « Between Collaboration and Resistance. French Literary Life Under Nazi Occupation » rassemble plus de trois cents documents – livres, lettres, photographies, journaux intimes… – présentés par l’historien américain Robert O. Paxton et les deux commissaires français Olivier Corpet et Claire Paulhan.

Augmenté de trois cents reproductions d’archives supplémentaires, le catalogue en anglais (Five Ties) sera disponible le 27 mai en français aux éditions Tallandier (446 p., 45 €). Il s’ouvre avec le texte d’une conférence de Jean-Paul Sartre sur la résistance en littérature, prononcée à Montréal en 1946 et restée inédite jusqu’à ce jour.
 

New York Public Library, Stephen A. Schwarzman Building, Ve Avenue, 42nd Street. Jusqu’au 25 juillet. Entrée libre.

 

http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/05/09/un-regard-americain-sur-la-france-des-annees-1940_1190968_3246.html

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26 avril 2009 7 26 /04 /avril /2009 08:30

 

Réalisé par un collectif d’enseignants-chercheurs
de la Faculté de droit et des sciences sociales
de l’Université de Poitiers

 


Cours
Étudiants
Évaluation
Grève
Journées d’études, conférences, colloques
Laboratoires
Recherche
Rémunération
Responsabilités (autres)
Sécurité de l’emploi
Temps de travail
Thèse
Vacances

 

C’est à lire sur
http://univ-poitiers-en-lutte.blogspot.com/


 

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24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 15:08

 

 

« L’autonomie veut dire la mise
au pas des universitaires »

Le Monde du 22 avril 2009

   

 

Dans votre dernier livre, Conditions de l’éducation, vous mettiez l’accent sur la crise de la connaissance. Le mouvement actuel dans l’enseignement supérieur n’en est-il pas une illustration ?


L’économie a, d’une certaine manière, dévoré la connaissance. Elle lui a imposé un modèle qui en fait une machine à produire des résultats dans l’indifférence à la compréhension et à l’intelligibilité des phénomènes. Or, même si c’est une de ses fonctions, la connaissance ne peut pas servir uniquement à créer de la richesse. Nous avons besoin d’elle pour nous aider à comprendre notre monde. Si l’université n’est plus du tout en position de proposer un savoir de cet ordre, elle aura échoué. Or, les savoirs de ce type ne se laissent ni commander par des comités de pilotage, ni évaluer par des méthodes quantitatives.


N’est-ce pas pour cela que la question de l’évaluation des savoirs occupe une place centrale dans la crise ?


Alors que les questions posées par les modalités de l’évaluation sont très complexes, puisqu’elles sont inséparables d’une certaine idée de la connaissance, elles ont été réglées de manière expéditive par l’utilisation d’un modèle émanant des sciences dures. Ces grilles d’évaluation sont contestées jusque dans le milieu des sciences dures pour leur caractère très étroit et leurs effets pervers. Mais, hormis ce fait, ce choix soulève une question d’épistémologie fondamentale : toutes les disciplines de l’université entrent-elles dans ce modèle ? Il y a des raisons d’en douter.


Ce n’est pas un hasard si les sciences humaines ont été en pointe dans le mouvement. Il s’agit pour elles de se défendre contre des manières de les juger gravement inadéquates. L’exemple le plus saillant est la place privilégiée accordée aux articles dans des revues à comité de lecture qui dévalue totalement la publication de livres. Or pour les chercheurs des disciplines humanistes, l’objectif principal et le débouché naturel de leur travail est le livre. On est en pleine impasse épistémologique.


Toutefois, la source du malaise est bien en amont des textes de réforme qui cristallisent aujourd’hui les oppositions.


L’université souffre au premier chef de sa mutation démographique. Elle a mal vécu une massification qui s’est faite sous le signe de la compression des coûts et qui s’est traduite par une paupérisation. Il faut bien voir que nous sommes confrontés ici à un mouvement profond, qui relève de l’évolution des âges de la vie, et qui étire la période de formation jusqu’à 25 ans. L’afflux vers l’enseignement supérieur est donc naturel, indépendamment du contenu offert. Étant donné la culture politique française, dans l’imaginaire collectif, l’université devient le prolongement naturel de l’école républicaine gratuite et presque socialement obligatoire. Je ne crois pas plausible de maintenir le modèle de cette école républicaine jusqu’à 25 ans, mais je comprends pourquoi les gens y croient. C’est même constitutif de notre pays. Mais cette spécificité en rencontre une autre, qui joue en sens inverse, à savoir l’existence d’un système à part pour la formation des élites, celui des grandes écoles. Il s’ensuit que nos dirigeants, issus en général de ce circuit d’élite, sont peu intéressés par l’université, quand ils ne la méprisent pas.


Notre université paie donc le prix d’une spécificité hexagonale ?


Ce partage universités/grandes écoles pèse très lourd. Partout ailleurs, le problème de l’université est vital puisqu’il y va de la formation des élites. Mais pas chez nous, la bourgeoisie française disposant d’un système ultra sélectif de grande qualité pour la formation de ses rejetons, qui a de surcroît l’avantage unique d’être gratuit. Mieux : on peut même y être payé pour apprendre - voir Polytechnique ou Normale Sup. L’université de masse, en regard, tend à être traitée comme un problème social. Nos gouvernants viennent de découvrir qu’elle était aussi un problème économique. Mais leur regard reste conditionné par le passé : ils veulent des résultats pour pas cher.


C’est sur un terrain déjà bien miné qu’arrive le mot nouveau d’« autonomie » ?


Ce mot admirable que personne ne peut récuser n’est qu’un mot. Il est illusoire de croire que parce qu’on a le mot, on a la chose. Demandons-nous ce qui se cache derrière ses promesses apparentes. Pour avoir une autonomie véritable, il faut disposer de ressources indépendantes. Or, en France, c’est exclu, puisque le bailleur de fonds reste l’État. On peut certes développer des sources de financement autres. Elles font peur à un certain nombre de mes collègues, mais je les rassure tout de suite, ça n’ira jamais très loin : le patronat français ne va pas par miracle se mettre à découvrir les beautés d’un financement qu’il n’a jamais pratiqué. Notre autonomie à la française ne sera donc qu’une autonomie de gestion à l’intérieur de la dépendance financière et du contrôle politique final qui va avec. Le changement est moins spectaculaire que le mot ne le suggère.


D’autres modèles étaient possibles ?


Certains pays de l’Est comme la Pologne ont pris un parti radical dans les années 1990. L’État a opéré une dotation des universités en capital et elles sont devenues des établissements indépendants. À elles de faire fructifier leurs moyens et de définir leur politique. Si un tel changement était exclu chez nous, ce n’est pas seulement en raison du « conservatisme » français. C’est aussi et surtout que notre système n’est pas si mauvais et que tout le monde le sait, peu ou prou. À côté de ses défauts manifestes, il possède des vertus cachées.


On pourrait même soutenir, de manière provocatrice, qu’il est l’un des plus compétitifs du monde, dans la mesure où il est l’un de ceux qui font le mieux avec le moins d’argent. C’est bien la définition de la compétitivité, non ? Dans beaucoup de disciplines, nous sommes loin d’être ridicules par rapport à nos collègues américains, avec des moyens dix fois moindres.


Et vous pensez que le grand public en a une vision déformée ?


Comment le connaîtrait-il ? L’image romantique du chercheur dissimule une réalité très différente. La recherche est probablement le secteur le plus compétitif, le plus concurrentiel, le plus soumis à la pression de tous les secteurs de la vie sociale. C’est d’ailleurs l’un des motifs de la désaffection pour les sciences. Il faut une vocation solidement chevillée au corps pour endurer cette vie de moine-soldat, où vous avez à vous battre tous les jours pour rester dans le coup, obtenir des moyens, faire valider vos résultats, le tout pour un salaire sans aucun rapport avec ceux des cadres de l’économie. Il y a quelque chose de fou dans le besoin d’en rajouter une couche et de resserrer encore le contrôle, comme si les chercheurs n’étaient pas capables de détecter seuls les sujets porteurs, comme s’ils étaient assez stupides pour aller s’embourber dans des domaines qui n’ont aucun intérêt pour personne.


Le pire à mes yeux pour l’avenir est dans cette prétention à programmer la recherche. Comme s’il pouvait exister des méta-chercheurs en position de piloter le travail des autres ! La situation normale est celle du chercheur qui soumet un projet à des instances qui le jugent réaliste, ou prioritaire, compte tenu des moyens disponibles, exactement comme un banquier prend un risque en prêtant de l’argent à une entreprise. Mais l’idée ne peut venir que du chercheur ! Autrement, le conformisme est garanti. C’est une machine à tuer l’originalité dans l’oeuf qui se met en place.


Quelles conséquences l’autonomie aura-t-elle sur la vie professionnelle des enseignants-chercheurs ?


L’autonomie entraîne le passage des enseignants-chercheurs sous la coupe de l’université où ils travaillent. L’établissement, à l’instar de n’importe quelle autre organisation ou entreprise, se voit doté d’une gestion de ses ressources humaines, avec des capacités de définition des carrières et, dans une certaine mesure, des rémunérations. C’est un changement fondamental, puisque d’un statut qui faisait de lui un agent indépendant du progrès de la connaissance, recruté par des procédures rigoureuses et évalué par ses pairs, il passe à celui d’employé de cet établissement.


Jusqu’où va ce « changement fondamental » ?


C’est un changement complet de métier. Il est visible que la mesure de cette transformation n’a pas été prise. L’autonomie des universités veut dire en pratique la mise au pas des universitaires. Toute la philosophie de la loi se ramène à la seule idée de la droite en matière d’éducation, qui est de créer des patrons de PME à tous les niveaux, de la maternelle à l’université. Il paraît que c’est le secret de l’efficacité. On peut juger que le statut antérieur était archaïque et n’était plus tenable à l’époque d’une université de masse, mais encore fallait-il expliciter les termes de cette mutation et clarifier les conséquences à en tirer.


Ce statut était un concentré de l’idée du service public à la française, avec ses équilibres subtils entre la méritocratie, l’émulation et l’égalité. Toutes les universités ne sont pas égales, personne ne l’ignore, mais tout le monde est traité de la même façon. Il n’y a rien de sacro-saint là-dedans, mais on ne peut toucher à tels produits de l’histoire qu’en pleine connaissance de cause et en mettant toutes les données sur la table.


C’est donc tout le fonctionnement de notre société qui est interrogé là ?


Le problème universitaire est un bon exemple du problème général posé à la société française, celui d’assurer l’adéquation à la marche du monde de notre modèle hérité de l’histoire et organisé autour de l’idée de République. Toute la difficulté est de faire évoluer ce modèle sans brader notre héritage dit républicain. Nous ne verserons pas d’un seul coup dans un modèle compétitif et privé qui n’a jamais été dans notre histoire. Comment intégrer davantage de décentralisation et d’initiative, tout en maintenant un État garant de l’intérêt général et de l’égalité des services ? C’est ce point d’équilibre entre les mutations nécessaires et la persistance de son identité historique que le pays recherche. Il n’est pas conservateur : il est réactif. Mais pour conduire ce genre d’évolutions, il faut procéder à découvert, oser le débat public.


Ce qui a été absolument évité...


Le gouvernement a fait le choix d’une offensive éclair, sur la base d’une grande méconnaissance du terrain universitaire. Probablement, ce sentiment d’urgence a-t-il été multiplié par le choc du classement mondial des universités fait par l’université de Shanghai, qui a secoué nos élites dirigeantes, sans leur inspirer, hélas, le souci de se mettre au courant. Si vous ajoutez à cela une image d’Épinal de ce qu’est le système universitaire américain, aussi typique du sarkozysme que largement fausse, plus l’idée que n’importe quelle stratégie de communication bien menée vient à bout de tous les problèmes, vous avez les principaux ingrédients de la crise actuelle.


Quelle sortie de crise imaginez-vous ?


Quelle que soit l’issue du mouvement, le problème de l’université ne sera pas réglé. Le pourrissement est (...) fatal, mais la question restera béante et resurgira. Si le gouvernement croit que parce qu’il a gagné une bataille, il a gagné la guerre, il se trompe. La conséquence la plus grave sera sans doute une détérioration supplémentaire de l’image de l’université, ce qui entraînera la fuite des étudiants qui ont le choix vers d’autres formes d’enseignement supérieur et ne laissera plus à l’université que les étudiants non sélectionnés ailleurs. De quoi rendre le problème encore un peu plus difficile.

 

Propos recueillis par Maryline Baumard et Marc Dupuis
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/04/22/marcel-gauchet-l-autonomie-veut-dire-la-mise-au-pas-des-universitaires_1183753_3224.html

 

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 06:01



La presse perd ses Facultés

Par Pierre Jourde


 

Il paraît que la presse est libre. Et elle y tient beaucoup, à sa liberté. Elle proteste beaucoup, avec raison, contre toute atteinte à sa liberté. Mais pour le manque de liberté de pensée, malheureusement, il n’y a pas grand-chose à faire.


On pouvait croire, au début du mouvement universitaire, que l’information sur la réforme Pécresse et les réactions qu’elle suscite permettrait de sortir des habituels clichés : profs fainéants, mandarins accrochés à leur pouvoir, chercheurs claquemurés dans leurs laboratoires, six mois de vacances, conservatisme et corporatisme, refus de toute évaluation, etc. Il y a eu quelques émissions remarquables sur le service public, un véritable travail de fond de la part des journalistes de Libération. En dehors de cela, dans la majorité des cas, la couverture médiatique du mouvement est accablante. On a le choix : ici, les idées toutes faites ; là, le poujadisme ; presque partout, la plus radicale absence d’informations précises sur le contenu de la réforme et les raisons exactes de son refus par les universitaires. D’où les interpellations incessantes de gens qui ne comprennent pas, demandent qu’on leur explique, récitent une doxa sur l’université. On se demande vraiment à quoi sert la presse. En tous cas, certainement pas, dans ce pays, à donner les éléments essentiels de compréhension. D’où le déluge d’interventions haineuses sur certains sites, notamment celui du Monde.


Il est temps de dresser le florilège des bêtises assénées sur nos radios et dans nos journaux.


Il paraît que, de toutes façons, on ne peut pas réformer l’Université, dès qu’on tente quelque chose, ils sont dans la rue. Cette ritournelle, entendue maintes fois, serait à conserver en bocal, pour l’édification des générations futures, avec l’étiquette : “Monstrueuse contre-vérité, début XXIe siècle”. Depuis plus d’un quart de siècle, l’Université subit des réformes sans discontinuer, et sur tous les plans. A peine l’une est-elle digérée qu’une autre arrive, selon les caprices des ministres ou des directeurs de cabinet. L’universitaire passe son temps dans de la paperasse à réforme et de la réunion à réforme. Depuis plus d’un quart de siècle, il a tout avalé, tout accepté, sans un murmure, sans la moindre petite grève. Il a pris maints coups de pied au cul, et il a dit merci. Son métier s’est complètement dévalorisé, ses charges de travail n’ont cessé d’augmenter, ses conditions et ses lieux de travail sont à sangloter, il a avalé sans sourciller la démocratisation du supérieur, c’est-à-dire le quintuplement des effectifs en quelques lustres, tout cela en multipliant vaille que vaille les publications de haut niveau. Et voilà que pour une fois, pour une seule fois que l’universitaire élève la voix, on lui dit qu’il exagère et qu’on ne peut décidément pas réformer l’Université.


Entendre ça donne envie de distribuer des coups de pelle. Car cette grève, la première qui soit aussi longue et aussi généralisée depuis qu’il y a une université en France, ne vise pas seulement la réforme qui vient de faire déborder le vase d’exaspération. Elle est l’expression d’un écœurement face au mépris et à l’absence de reconnaissance du travail accompli, tels qu’ils s’expriment généreusement dans nos journaux.


Cette grève est d’abord une grève des universitaires, toutes tendances politiques et syndicales confondues, à laquelle se sont ralliés les étudiants et les personnels de l’Université, des parents d’élèves et des enseignants du secondaire. Cette unanimité, la durée inédite du mouvement (trois mois pour l’instant), le fait que s’y soient joints des présidents d’université généralement peu enclins à contester, quarante sociétés savantes, des grandes écoles, dont l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, les formes inédites qu’il adopte, avec les démissions de responsabilités administratives un peu partout, la “ronde des obstinés”, tout cela devrait au moins donner à penser que le problème dépasse le supposé “immobilisme” de l’institution universitaire. Eh bien non.


Inversement, on a eu droit à tout. Dans Le Monde, ce fut tout bonnement, de la part des deux journalistes de service, Cédelle et Rollot, à un relais de la communication ministérielle. Le Monde est devenu une sorte d’organe officiel, une Pravda expliquant au bon peuple que les ministres ne cessent de faire des gestes de bonne volonté, que la durée du mouvement s’explique par des “crispations” et des “rumeurs”, et que tout cela est très mauvais pour la réputation de nos universités. Dans Le Figaro, pas de surprise : lorsque le respectable organe s’intéresse un peu à ce mouvement, c’est pour titrer en gras sur le fait que les grévistes sont payés. Ailleurs, à la télévision, à la radio, on oscille entre poujadisme classique et énormités burlesques. On peut entendre un journaliste du service public asséner qu’un chercheur devient moins bon après quarante ans, parce que c’est génétique, et qu’il faut donc lui faire enseigner plus à partir de cet âge canonique. On croit à une plaisanterie, ce n’en est pas une.


On peut entendre Franz-Olivier Giesbert, pérorant dans Le Point du haut de ses certitudes : “Consternant mouvement contre le décret de Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, changeant le statut des enseignants-chercheurs. Pensez ! Ils risqueraient d’être soumis à une véritable évaluation et, pis encore, à une concurrence entre les universités. D’où l’appel à la grève illimitée d’enseignants ou de chercheurs qui, derrière leur logomachie pseudo-révolutionnaire, ont souvent, chevillée au corps, l’idéologie du père Peinard. La France est l’un des pays d’Europe qui dépense le plus pour son système éducatif, avec les résultats que l’on sait. Il faut que ce fiasco continue, et tant pis pour nos enfants, qui, inconscients des enjeux, se feront de toute façon embringuer par des universitaires, réactionnaires au sens propre du mot.”


Si Giesbert, comme ses confrères, s’était un peu renseigné, il aurait compris que la réforme Darcos des concours d’enseignement consiste, non pas à améliorer la formation des professeurs, comme on l’a malheureusement entendu régulièrement, mais avant tout à supprimer l’année de stage, c’est-à-dire ce qui jusqu’ici permettait réellement au jeune professeur d’apprendre son métier. Pourquoi cette suppression ? Pour faire des économies. Si Giesbert, au lieu de réciter un credo idéologique, s’était penché un peu plus sur la réalité pragmatique, il aurait éventuellement compris ce qu’ont assez vite compris professeurs au collège de France, professeurs des Hautes Etudes, doctorants, étudiants et bien d’autres, tous des révolutionnaires comme on sait, à savoir que la réforme Pécresse consiste pour l’essentiel à donner tous pouvoirs aux présidents, c’est-à-dire à aggraver le localisme qui mine la qualité de l’université française et le niveau de son recrutement. Il aurait compris qu’un universitaire exerce trois métiers, enseignant, chercheur et administrateur, ce qui fait beaucoup de travail pour la plupart d’entre eux et pour un salaire bien inférieur à celui de M. Giesbert.


Il aurait compris que l’évaluation existe déjà, à tous les niveaux de la carrière d’un universitaire. Il aurait compris que ce que le ministère appelle évaluation n’est qu’une usine à gaz totalement irréaliste, destinée à récompenser les plus serviles, qui n’aboutirait, au prix d’une déperdition d’énergie monstrueuse, qu’à susciter une multiplication d’articles creux au lieu de favoriser la recherche fondamentale. Il aurait compris que la modulation des services n’est qu’une grosse astuce pour charger une bourrique universitaire qui croule déjà sous les tâches diverses, et finalement économiser sur les recrutements ou les heures supplémentaires, car tel est le véritable objectif. Il aurait compris qu’il s’agit, par pure idéologie, de transformer les universités en entreprises. Il aurait compris que ce qu’on appelle “réforme” n’est en l’occurrence qu’une régression, une destruction du service public, de la part de politiques qui se moquent bien de l’Université et n’y connaissent rien.


Il aurait compris que la réforme Pécresse est le meilleur moyen de tarir la vie intellectuelle et la recherche en France, que la réforme Darcos est le meilleur moyen de créer des générations de professeurs dépourvus de connaissances ni pédagogie, puisque c’est ce qui est touché en premier lieu, mais parfaitement au fait de la bureaucratie scolaire. Informer de la réalité concrète des choses est sans doute trop demander aux journalistes. On finit par se dire, au vu de ce qu’ils ont fait de ce mouvement, que l’information n’est pas leur préoccupation première. Il s’agit surtout pour eux de publier ce qu’ils pensent devoir servir à leur lectorat, à leurs actionnaires ou les deux, et de reproduire, ce faisant, de vieux stéréotypes. La réalité est ailleurs.




Pierre Jourde est romancier (Paradis noir sortira chez Gallimard en février), essayiste (Littérature monstre vient de paraître) critique littéraire (La littérature sans estomac) et professeur à l’université de Grenoble III, du moins tant que quelque chose comme l’université existe encore, ça ne devrait pas durer.

 

http://www.causeur.fr/la-presse-perd-ses-facultes,2285

 

 

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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 17:31

 


Au jardin des Plantes il est désormais
interdit de penser et de parler :
histoire d’un cours interdit

 


Mardi 31 mars

 

Je suis inquiet, très, très inquiet...


Vendredi dernier, à titre de solidarité avec mes collègues enseignants de l’Université de Paris 8 engagés, en tant que titulaires et chercheurs de l’Education Nationale, dans une opposition difficile à Valérie Pécresse, j’ai décidé de tenir mon cours sur la biodiversité et l’origine de la protection des espèces et des espaces, que je donne habituellement dans les locaux du département de Géographie (où j’enseigne depuis 20 ans), dans l’espace du Jardin des Plantes (Muséum National d’Histoire Naturelle), là où fut inventée la protection de la nature. Une façon, avec ce « cours hors les murs », de faire découvrir ces lieux aux étudiants et d’être solidaire avec la grogne actuelle mais sans les pénaliser avant leurs partiels.

Mardi, arrivé à 14 h 30, avant les étudiants, j’ai eu la surprise de me voir interpeller dés l’entrée franchie par le chef du service de sécurité tout en constatant que les deux portes du 36 rue Geoffroy Saint Hilaire était gardées par des vigiles...

- « Monsieur Vadrot ? ».

- euh... oui.

- Je suis chargé de vous signifier que l’accès du Jardin des Plantes vous est interdit.

- Pourquoi ?

- Je n’ai pas à vous donner d’explication...

- Pouvez vous me remettre un papier me signifiant cette interdiction ?

- Non, les manifestations sont interdites dans le Muséum.

- Il ne s’agit pas d’une manifestation, mais d’un cours en plein air, sans la moindre pancarte...

- C’est non...

Les étudiants, qui se baladent déjà dans le jardin, reviennent vers l’entrée, le lieu du rendez vous. Le cours se fait donc, pendant une heure et demie, dans la rue, devant l’entrée du Muséum. Un cours qui porte sur l’histoire du Muséum, l’histoire de la protection de la nature, sur Buffon. A la fin du cours, je demande à nouveau à entrer pour effectuer une visite commentée du jardin. Nouveau refus, seuls les étudiants peuvent entrer, pas leur enseignant. Ils entrent et, je décide de tenter ma chance par une autre grille, rue de Buffon. Où je retrouve des membres du service de sécurité qui, possédant manifestement mon signalement, comme les premiers, m’interdisent à nouveau l’entrée.

Evidemment, je finis pas le fâcher et exige, sous peine de bousculer les vigiles, la présence du Directeur de la surveillance du Jardin des Plantes. Comme le scandale menace il finit par arriver. D’abord parfaitement méprisant, il finit pas me réciter mon CV et le contenu de mon blog. Cela commencer à ressembler à un procès politique, avec descriptions de mes opinions, faits et gestes. D’autres enseignants du département de Géographie, dont le Directeur Olivier Archambeau, président du Club des Explorateurs et Alain Bué, insistent et menacent d’un scandale.

Le directeur de la Surveillance, qui me dit agir au nom du Directeur du Muséum (où je pensais être honorablement connu), commençant sans doute à discerner le ridicule de sa situation, finit par nous faire une proposition incroyable, du genre de celle que j’ai pu entendre autrefois, comme journaliste, en Union soviétique :

- Ecoutez, si vous me promettez de ne pas parler de politique à vos étudiants et aux autres professeurs, je vous laisse entrer et rejoindre les étudiants...

Je promets et évidemment ne tiendrais pas cette promesse, tant le propos est absurde.

J’entre donc avec l’horrible certitude que, d’ordre du directeur et probablement du ministère de l’Education Nationale, je viens de faire l’objet d’une « interdiction politique ». Pour la première fois de mon existence, en France.

Je n’ai réalisé que plus tard, après la fin de la visite se terminant au labyrinthe du Jardin des Plantes, à quel point cet incident était extra-ordinaire et révélateur d’un glissement angoissant de notre société. Rétrospectivement, j’ai eu peur, très peur...

 

 

Blog de Claude-Marie Vadrot
http://horreurecologique.blogspot.com/

Photo (extraite du blog) : Christian Weiss

 

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1 avril 2009 3 01 /04 /avril /2009 20:11

 


Université autogérée autonome critique nomade et sans chauffeur 

Le mercredi à 14h sur la ligne 14 du métro parisien


http://univ-paris14.blogspot.com/

 

 

 

 

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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 14:30



Communiqué du 26 mars 2009


Communiqué Poursuivre la mobilisation contre l’obstination gouvernementale !

Les enseignants-chercheurs, chercheurs, ingénieurs, personnels administratifs et techniques ainsi que étudiants sont fortement mobilisés depuis maintenant huit semaines pour défendre leurs revendications solidaires, notamment générées par la loi LRU et le Pacte Recherche :

- le retrait du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs et du projet de contrat doctoral,

- le retrait de l’actuel projet de réforme de la formation des enseignants et des concours, et l’ouverture de négociations pour une tout autre réforme

- la restitution des emplois supprimés – y compris pour les chaires -, la définition d’un plan pluriannuel de créations d’emplois,

- l’arrêt du démantèlement des organismes de recherche.

La mobilisation des personnels et des étudiants se traduit notamment par des grèves, plus de 100 000 personnes défilant dans les cortèges Enseignement supérieur – Recherche le 19 Mars. Le 24 mars ce sont plus de 30 000 personnes qui ont manifesté ou émaillé la journée par des initiatives comme la ronde des obstinés.

Au Comité Technique Paritaire Universitaire de ce 24 mars, le refus de Valérie Pécresse de revenir sur la modulation des services des Enseignants-Chercheurs et de reporter la suite des travaux du CTPU a conduit les représentants du SNESUP et de FO (8 sièges sur 15) à quitter la séance. Le décret n’a été approuvé que par les deux représentants du Syndicat Autonome et l’administration, le SGEN et l’UNSA s’abstenant.

L’obstination du gouvernement n’a que trop duré.

Les organisations ci-dessous appellent à poursuivre la mobilisation, et faire du jeudi 2 avril, journée nationale de manifestations, en convergence avec la coordination des universités, un succès.

Et après ceux des autres EPST, elles soutiennent le blocage du CA de l’INRA, ce jeudi 2 également, à partir de 8H30, 147, rue de l’Université (7°).

Les organisations appellent à participer à une nouvelle rencontre de la coordination des laboratoires en lutte le 7 avril.


Signataires : FSU (SNESUP - SNCS – SNASUB - SNEP) ; CGT (SNTRS- CGT INRA – FERC Sup) ; Solidaires (Sud Recherche EPST – Sud Education) ; FO (SNPREES) ; SLR ; SLU ; UNEF.


http://www.sauvonslarecherche.fr/

 
 

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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 16:01


 
 

Au sujet de l’état de la recherche et de l’enseignement supérieur en France, je suggère la lecture d’un texte disponible en Pdf à l’adresse suivante, http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article1786

 

Cette analyse est intitulée « Un commentaire de texte du discours de Nicolas Sarkozy, “à l’occasion du lancement de la réflexion pour une stratégie nationale de recherche et d’innovation (22 janvier 2009)” » et signée Antoine Destemberg, ATER d’histoire médiévale à Paris I. (Le responsable de l’UFR d’histoire serait bien inspiré de lui trouver un poste fixe.) Ce spécialiste de l’université au Moyen Âge a entrepris de décortiquer le discours du 22 janvier avec précision, minutie et patience (le texte court sur 30 pages). Le résultat est imparable.

 

Il a vraiment fallut ce discours du 22 janvier, dont j’ai vu des extraits dans un habile montage critique disponible sur Internet, les propos mensongers et insultants, tout à fait scandaleux et inacceptables de ce chefaillon cocaïnomane, inculte et vulgaire, pour que je sorte de ma réserve et rompe la sorte de promesse que je m’étais faite de ne pas parler sur ce blog de ce mec qui me fait horreur et honte. 


 

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