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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 21:55

Projet de l’hôtel Lambert : le tribunal dans le flou

Le Monde du 9 septembre 2009


« Comment implanter la salle de bains dans le cabinet de Lambert ? Vous mettez une pièce d’eau ouverte sous le plafond de bois d’origine (à caissons peints) ? Tout est classé, que dites-vous des éléments que vous supprimez ? Par rapport à l’aspect monument historique, pourquoi n’y a-t-il pas une liste des éléments déposés, conservés, ou réemployés ? Avez-vous des documents techniques qui prouvent la non-fragilisation de la cour (avec l’installation d’un ascenseur à voitures et du parking souterrain) ? », demande Brigitte Vidard, la juge des référés, à Me Eric Ginter, représentant le propriétaire de l’hôtel Lambert, Hamad Ben Khalifa-Al-Thani, frère de l’émir du Qatar.

Au terme de deux heures quarante d’audience, mardi 8 septembre, au tribunal administratif de Paris, restaient nombre d’imprécisions sur les travaux contestés de ce joyau du XVIIe siècle, classé monument historique à la pointe de l’île Saint-Louis, à Paris, lorsque Mme Vidard a clôturé l’instruction et annoncé la date du délibéré, au plus tard, pour le 16 septembre. Cette deuxième audience n’a donc pas suffi à éclaircir les zones d’ombre du projet de réhabilitation d’Alain-Charles Perrot, architecte en chef des Monuments historiques en charge du chantier, et contre lequel l’association Paris historique a déposé deux recours visant à suspendre ou annuler les travaux. Le 10 juin, Christine Albanel, alors ministre de la culture, avait donné son feu vert aux dits travaux, au regard des avancées sur le projet original jugé trop brutal. Mme Albanel avait suivi le vote favorable de la Commission nationale des Monuments historiques, assorti de recommandations à suivre.

Droit au but

Me Jean Barthélémy, qui représentait à l’audience le ministère de la culture, lui, est allé droit au but : « C’est un bâtiment privé. On a la chance d’avoir un propriétaire passionné de Grand Siècle qui veut y mettre les moyens. Le propriétaire a accepté bien des choses, il va habiter cette maison. C’est une famille où il y a du monde. » Tandis que Me Ginter affirmait que son client lui avait donné des consignes strictes pour une restauration exemplaire et conforme aux lois en vigueur. « Il a deux défauts, dit-il, il est étranger et il a de l’argent. »

Un sous-entendu inacceptable sur lequel Me Michel Huet, représentant Paris historique, rebondit : « C’est une famille d’étrangers et riche, et on s’en réjouit ! », dit-il en précisant qu’il n’était « pas question d’arrêter ce qui doit se faire », mais de repartir sur des bases nouvelles.

Florence Evin


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