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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 21:32

 

 

 

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Dans le cadre du Berliner Festspiele

« Ai Weiwei à New York – Photographies 1983–1993 »

Au Martin-Gropius-Bau jusqu’au 18 mars 2012

 

Présentation du lieu d’exposition :

Une première en Allemagne : le Martin-Gropius-Bau présente plus de 220 photographies datant des années où l’artiste chinois Ai Weiwei a vécu à New York (1983–1993). L’artiste est son propre commissaire d’exposition. Ai a réalisé plus de 10 000 clichés durant son séjour new-yorkais. Cette longue résidence aux États-Unis a indélébilement marqué le style et le parcours artistiques du jeune artiste, né en 1957. Ai Weiwei n’est rentré en Chine que lorsque son père – Ai Qing, écrivain illustre en Chine dont tous les enfants apprennent les poèmes à l’école – était à l’article de mort.

Aujourd’hui Ai Weiwei est l’artiste chinois contemporain le plus célèbre au monde. À New York, il s’était lié d’amitié avec Allen Ginsberg. De nombreux artistes connus en Chine de nos jours lui ont rendu visite à New York. Ai les photographiait. Il y a aussi découvert les œuvres de Joseph Beuys, dont on retrouve l’idée de la plastique sociale dans son œuvre actuelle. Les prises de vue d’Ai Weiwei documentent aussi à partir de sa propre perspective l’histoire et l’atmosphère si spécifiquement libérale de New York dans les années 1980.

Ai Weiwei était encore inconnu à cette époque à New York. Il vivait dans un minuscule appartement dans East Village. Il était un membre actif de la communauté des artistes et intellectuels chinois sur la scène avant-gardiste du quartier alors en pleine croissance. Avec son appareil, il fixait sur la pellicule sa vie, sa création artistique, son environnement, ainsi que l’ambiance et les événements de cette époque. Il en a résulté des photographies uniques – des documents d’une époque palpitante sur le plan artistique et politique, perçue par les yeux d’un artiste chinois. On identifie clairement dans ses photos les balbutiements de l’art conceptuel d’Ai Weiwei. Les motifs de ses clichés sont aussi hétéroclites que la vie new-yorkaise : des photos des combats de rue au parc Tompkins-Square, de travestis au festival Wigstock, des portraits d’artistes, d’intellectuels et d’amis américains ou chinois. La scène artistique du New York des années 1980 était tout à la fois variée, passionnante et inspirante. C’est aussi ce qui transparaît dans l’exposition.

Ai Weiwei a lui-même procédé au choix des photographies, qui composent une installation singulière retraçant aussi les expériences personnelles, les pensées et les impressions de l’artiste Ai Weiwei.

 

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Ai Weiwei est né en Chine en 1957. Il est le fils de l’écrivain Ai Qing qui tombe en disgrâce en 1958, année où le gouvernement communiste l’envoie en exil dans le Xinjiang. Ai y voit les humiliations infligées à son père dans cette province située à 3 000 km de Pékin. En 1978, enfin, le père et le fils sont autorisés à retourner dans la capitale. Ai s’inscrit cette même année à l’Académie de cinéma de Pékin, où il étudie avec les grands réalisateurs contemporains que sont Chen Kaige et Zhang Yimou. En 1979, il fonde avec d’autres le groupe d’artistes avant-gardiste « Les Étoiles », qui rejette l’art étatique officiel de cette époque de réformes. Ai s’implique également dans le célèbre « mur de la démocratie » qui surgit en plein cœur de Pékin en 1978. Sur des affiches murales, Wei Jingsheng, alors âgé de 28 ans et qui vit désormais en exil aux États-Unis, y réclamait une « cinquième modernisation » – plus de démocratie et de libertés individuelles. Le « mur » fut toutefois interdit dès la fin 1979, car le parti communiste redoutait de perdre son pouvoir monopolistique. Wei fut condamné à 15 ans de prison. Il fallut que les États-Unis fassent pression pour qu’on l’autorise à s’exiler en 1997. Entre 1981 et 1993, Ai Weiwei vit aux États-Unis et étudie à la Parsons School of Design à New York. Il rentre à Pékin en 1993, où il vit depuis. Ai n’a jamais renoncé aux prises de positions critiques de ses jeunes années. Lorsque Liu Xiaobo – condamné à onze années de prison en 2009 au motif qu’il a de nouveau réclamé plus de démocratie et de libertés individuelles dans la Charte 08 – reçut le prix Nobel de la paix en 2010, Ai, qui connaissait Liu, fit l’éloge de cette décision courageuse qui encourageait tous les Chinois engagés dans la lutte pour les droits de l’homme fondamentaux.

Ai a toujours considéré son art comme politique : art conceptuel, performance, photographie – la palette de ses formes d’expression artistique a contribué à en faire l’artiste le plus important de Chine. Duchamp, le dadaïsme, la plastique sociale et Andy Warhol l’ont influencé. Son blog est devenu un livre à succès en Europe et sur le continent américain. Ses expositions aux États-Unis, en Europe et en Asie sont légendaires. Il est devenu populaire en Allemagne avec sa participation à la Documenta 12 en 2007. De multiples grands musées du monde possèdent ses œuvres : la Tate Modern à Londres, le Museum of Modern Art à New York, les Staatlichen Museen zu Berlin, des musées de San Francisco et de Los Angeles.

Lorsqu’en avril 2011 Ai Weiwei est arrêté à l’aéroport de Pékin pour activités artistiques subversives, puis tenu au secret dans une prison inconnue pendant 80 jours, un cri de protestation s’éleva dans la scène artistique. Une liste de soutien organisée par le musée Guggenheim de New York réunit 140 000 signatures. L’appel « Liberté pour Ai Weiwei », initié par Alexander Ochs et des amis, a été signé en Allemagne par plus de 4 000 personnes, dont Günter Grass, Durs Grünbein, Rosemarie Trockel, Norbert Bisky, Tobias Rehberger et de multiples autres écrivains, artistes, collaborateurs de musée. L’Akademie der Künste (Académie des beaux-arts) de Berlin l’élit comme membre. Des artistes renommés tels que Daniel Buren, Olafur Eliasson, Luc Tuymans et Anish Kapoor s’engagent pour obtenir sa libération. Depuis, Ai Weiwei a été autorisé à vivre dans son studio de Pékin mais il a interdiction de parler à la presse et de quitter la ville. Ai Weiwei n’est toujours pas libre. Pour reprendre le commentaire récent de Wei Jingsheng dans le New York Times sur la situation des artistes en Chine : en Chine règne toujours non pas la loi mais l’arbitraire du pouvoir étatique.

 

Organisateurs :

Berliner Festspiele. En partenariat avec le Three Shadows Photography Art Centre (Pékin) et le Chambers Fine Art (New York). Avec le soutien amical d’Alexander Ochs Galleries BerlinIBeijing.
L’exposition a été présentée du 29 juin au 14 août 2011 à l’Asia Society Museum (New York).
Commissaire : Ai Weiwei.

 

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Cette présentation vient d’ici et .

 

De haut en bas : Ai Weiwei (Williamsburg, Brooklyn, 1983), Chen Kaige (Lower Eastside, 1986), Ai Dan et Ai Weiwei (1987), Zhao Fei, Alaifu et Zhang Baoqi (CBGB Club, 1993), Bill Clinton (New York, 1992), Robert Frank et Allen Ginsberg (1989).

Toutes les images © Ai Weiwei; Courtesy of Three Shadows Photography Art Center.

 

D’autres photographies figurent ici ; il s’agit de captures d’écran réalisées à partir du documentaire Ai Weiwei, Without Fear or Favor.


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